Si le set de Pneu, trois jours avant, fut pour le moins singulier, que dire de la venue de ces CHEW qui en trio d’Atlanta versatile, nous a proposé ce mercredi un gig sonique, psyché parfois, crissant, tantôt prog mais pas vraiment (ou vraiment pas), aux lézardes brutes autant que pensées. Aussi instru que le duo de Tours, sans texte mais avec une véritable approche, les deux hommes et leur acolyte cogneuse, d’effluves célestes en uppercuts saillants qu’ont émaillé des investigations vertigineuses, ont de leur côté délivré une prestation prenante, surprenante même, voire sur-prenante, tout bonnement étourdissante. Arc-boutés, les trois êtres faisant corps avec leurs outils (de déconstruction), louvoient allègrement et tissant des canevas originaux, élaborent une sorte de no-wave qui une fois appréhendée, capture irrémédiablement. Après l’ouverture de DJ B-SIDE, locale reconnue, c’est donc une rasade sans équivalent reconnu qui secoue Célestine.
Chew
Syncopé, en ruades racées et de teneur changeante, le concert de Chew groove jusqu’à son terme. Ses guitares brodent, ses futs entrent en fièvre et sa basse se fait reptilienne. Tout ça tient debout comme sans l’avoir cherché et l’alliage des trois entités forme un tout dément, indéfinissable, que seule l’écoute et l’immersion peuvent saisir. Mes mots sont vains, ils n’ont d’autre but que de vous convertir à ce type de soirée. Les chapes de Chew ondulent, hypnotisent, en d’autres méandres elles bousculent et en appellent à moults mouvances. Les Américains les emboitent, savamment, avec feeling, pour enfanter un répertoire dont l’audition donne l’impression d’un privilège. Celui d’entendre, chanceux que nous sommes, des créations précieuses. Nous sommes peu, le profit n’en est que plus conséquent encore et j’achève cet article dans l’impuissance avouée à précisément définir le choc musical et émotionnel insinué par Chew en ce wednesday evening au sujet duquel nous sommes tous unanimes.
Chew
Photos Will Part en Live, auteur de l’article…