La soirée dominicale fut longue mais bonne, elle débuta par le joli show folk de Brooke Sharkey à Blonde Platine. Agrémenté d’une IPA, touchant, délicat, celui-ci fut malingre comparé à la bourrasque Pneu, doublette guitare-batterie à la puissance d’un cuirassé au moteur encrassé. Engrossé d’un kébab avalé sur le pouce, d’un pas vif je pris la direction de Célestine où m’attendaient Jack et Fil, ce dernier envoyant un son digne de ce nom. Blagues en tube, Picon-bière offert par Niko, je vois venir les gens de l’AF peu enclins, pourtant, à fréquenter l’embarcadère. C’est dans la fosse que Pneu jouera, on s’y masse et très vite, on y boira la tasse. Le duo, auteur d’un Get Old Or Die Tryin atteint de frénésie incurable, impose d’emblée ses stridences tourangelles sans trop de dentelle. La batterie à tout-va castagne, la guitare claque un boucan décapant et tout s’enchaine comme à la parade.
Brooke Sharkey/Pneu
Sans s’étendre le duo déjante, on en prend plein les mirettes et une pincée d’exotisme cintré vient parachever une embardée toute de bruit foutue, aussi brève que frontale. Nous vivons là une expérience, Romain devant moi se trémousse de joie. De gauche à droite il oscille, m’est avis que Célestine l’imite. Noise et hardcore, tantôt dépaysant, la plupart du temps rentre-dedans, Pneu va tout-droit, percute la rampe, rebondit et la tête en vrac, change de braquet quand ça lui chante tout en faisant corps avec ses jouets. Enfin, ses instruments. Célestine est mise à sac, heureux de ce set je gobe les matheries éparses des deux gaillards et me félicite d’en avoir été. C’était Pneu, ce fut court mais gageons que par ici tout un chacun s’en souviendra. Clopin-clopant je reprends la route, il n’est pas tard et revenu at home j’en profiterai pour gérer les clichés de cette notable doublette, en deux lieux différents, représentative de la largeur de l’offre musicale actuellement proposée sur la place amiénoise.
Pneu
Photos Will Part en Live, auteur de l’article…