Pour célébrer sa quinzième année, Messer compile ici B-sides, outtakes, démos et collaborations. L’objet répond au nom de Die Unerhörten (A Rarities Compilation); les Allemands y enfournent les perles cold, funky, dans l’élan de ce Was Ist Das à la GANG OF FOUR. J’apprécie d’emblée, Leben den Lebenden rue dans la brume et sème un brouillard psyché hanté. Ca va durer dix neuf titres, qui démontrent à quel point le tout se tient. Idylle – ft. Vaovao dépayse, quelque peu céleste. MESSER n’a que peu de limites, Die Furcht – B-Seite Anorak 7 » le prouve en aiguillant une trame obscurément fine en volutes d’intérêt. Heroin – Die Liebe frisst das Leben Soundtrack tâtonne lui aussi, crooner déchu dirai-je. Les ambiances agissent, Kachelbad (Prolog) – Kachelbad EP voit la langue de Goethe narrer au fond d’un puits de noir. Bonnie & Clyde – ft. Dagobert – TCM-Tones 12″ se pointe, ensuite, en reprenant GAINSBOURG avec style. Messer a du goût, Angeschossen – 2012 Demo revient a de la cold sulfureuse. Guitares de marque, vocaux criés s’y distinguent. Die kapieren nicht – 2012 Demo trace après ça sa route, à la The Cure des débuts en termes de mouvance. Il est rageur, enlevé.
Das Versteck der Muräne – 2012 Demo le relaie, également alerte. Nous n’avons que du bon, en l’occurrence, à nous mettre sous la dent. Platzpatronen – 2012 Demo se saccade et simultanément, laisse planer la menace. Cold, il finit par s’emporter. Neonlicht – 2012 Demo arrive alors, il m’évoque The Horrors. Gegen Ende – This Charming Man Labeltour 12« , de son côté, poste une électro-cold aux sons joueurs. On se régale. Ich war tot – Augen EP rocke dans le nerf, sans rejeter la mélodie. Sa vigueur est punk. Picknick am Wegesrand – Augen EP explore le cosmos, psychotrope. Abel Nema – Alle Tage Demo balance bien, là encore les guitares crachinent. Voix écorchée, en surplus, au programme. Fieberträume – Alle Tage Demo reste dans ce ton urgent, bruyant, exubérant. Rien à jeter, de ce Die Unerhörten (A Rarities Compilation) nous conserverons l’intégralité. Gassenhauer – Alle Tage Demo nous le confirme, échevelé. Le terme de l’ensemble est assez impactant, sans trop de courbettes. Augen in der Dunkelheit – Probe 04/2010 lui met d’ailleurs fin dans un cadre à la Joy Division option Warsaw, venant en parachever la teneur. Excellentissime.
