J’étais hier matin au contact de l’équipe du Don k’Fé, à la Citadelle, fan de mes clichés, attablé qui plus est avec les copains Mathieu et Florian, respectivement éclairagiste es théâtre (bénévole chez Célestine, itou) et technicien au service de l’UPJV. Le jeudi a donc fort bien démarré, le midi ESIEE et paupiette de poulet svp messieurs-dames, histoire de poursuivre la régalade. Université merci, tu ne cesses de me réjouir. Nous y aperçûmes ce mercredi un beaubeau, bobo non assumé, fumant nonchalamment. Et là, j’écoute Zir Pachet dans le but de me purger, mais aussi de le chroniquer. Place toutefois à l’enfilade du Thursday, dans ce long bateau où j’arrive directo après une dosette de théâtre…à la Citadelle, ça ne s’invente pas. Acting in English, sous la direction de Maxime Farge, dans l’amphi Simone Veill qui m’a vu étudier les Sciences de l’Education, auditeur libre bien entouré. Je suis désordonné, et/ou très voire trop affairé, mais satisfait. Et arrivé j’attends, j’attends, j’attends…
Tremours
Jack le costumé descend alors, le temps passera donc plus vite. Tremours en duo dream-pop s’en va sucrer nos âmes, d’un shoegaze délicat qui ne rechigne pas à virer sonique. Lauren Andino (Guitar/Vocals/Bass/Synthesizers) et Glenn Fryatt (Drums/Percussion), porteurs de rêveries indolentes, proposent une ouverture valable. Leur carnet de scène, plutôt 90’s, livre un crachin éthéré qu’aucune d’entre nous ne repoussera. La dame rêvasse, fait rougeoyer ses notes quand ça lui prend, alors que son complice fait montre d’une frappe variable. Tremours a tout ce qu’il faut, assurément, pour nous rallier à sa sphère. Slowdive n’est pas loin, c’est d’ailleurs Simon Scott qui s’est chargé de mastériser la toute dernière galette de la paire de Los Angeles. Nos approuvons, je tente en disciple perfectible de reproduire les « Ouaaaiiss » de Nico Deleval. Il pleut dehors mais l’intérieur rayonne, à l’américaine, sous l’impulsion de Tremours. Je mate les hublots, ils stimulent mon imaginaire, en shoote un en attrapant dans mon œilleton la bouée de sauvetage.
Tremours/The Veldt
J’ai mon t-shirt Goo, je pressentais du Sonic. Veldt va l’être mais son alliage, entre soul du chant et shoegaze de l’instrumentation, a le mérite d’innover quelque peu. Les mecs de Raleigh, dont un leader impliqué, jouent en matant leurs pompes. C’est shoegaze, d’époque, avec un chant gorgé de feeling. La recette a du goût, alternative et enchevillée par un parcours déjà plus que rodé. Sans uniformité aucune The Veldt, dont le Illuminated 1989 (re?)sorti…fin 2024 m’évoque The Comforts of Madness des Pale Saints, jette par ici des nappes sonores aussi dreamy que massives, enluminées par les vocaux de Daniel Chavis. Le genre scintille, original, et les compostions font mouche. Le jazz peut s’inviter, libre, dans ce registre séduisant. Le tempo, là aussi, mue et se refuse à la linéarité. Le clan joue fort, j’ai heureusement logé mes bouchons d’oreille et profite pleinement de l’affiche. L’envoûtement est de mise, la surprise régale et pétrit des entrelacs racés que les mimiques du frontman achèvent de parfaire. C’en est fait; j’irais bien me dégoter si mes finances le permettent, à la Malle à Disques, le cd du quintette qui pour le coup, nous a repus et très largement contentés.
The Veldt
Photos Will Part en Live!, auteur de l’article…