MAÂT unit Adrien Colle aka SSCK – Bass, Guitars, Keyboards, Vocals; Renaud Guy-Rousseau aka 132 Hertz – Clarinets, Live Effects; Romain Loiseau aka Loâzo – Drum Machines, Synths, Keyboards, Vocals et Timothé Defives aka Tim Karbon – Drums, Lead Vocals, Percussions. A quatre donc, ces messieurs jouent un jazz trempé dans d’autres mouvances, cosmique parfois, dont les climats attirent. Lustra est le deuxième album de la clique, Addis Acidd se permet de l’ouvrir dans une trame sombre que l’instrumentation éclaire alors que la frappe se syncope. La marque du groupe est d’ores et déjà posée, au gré d’une feutrine animée que des trouées enluminées s’en viennent parfaire de même que des encarts free forcément bienvenus. À L’Orée Des Pins, lui, flirte avec le tribal, dépayse direction l’inconnu, prend des tons graves et malaxe un canevas tout en jazz pas naze. Là encore, l’atmosphère saisit. Il en va de même pour Road To Cassiopeia, qui mue à peine mais de manière marquante. Morphée En Hiver, dans l’élan, plantant là des motifs ingénieux. On se laissera gagner, encore, par l’ambiance ainsi enfantée.
Sur le second volet Lustra, éponyme, porte un jazz serein mais vibrionnant. L’électro s’y glisse, trippy, spatiale, agitée. Le brassage est savant. Indian Runner le réitère en se faisant posé, chatoyant. Des chants flottants, épars, en accroissent la portée. On plane, avec délices, dans les sinueux sentiers de MAÂT. Sa prestance sonore s’entend, clé de voûte d’un univers singulier. Lustra a du lustre, il défriche et ose des unions qui à l’arrivée le créditent grandement. Psylodub, bien nommé, soigne ses contours et impose un son hybride, touche à tout mais cohérent, laissant à Feel The Wave le privilège d’en finir. Des vocaux fantomatiques s’en extraient, des abords folk subtils l’amènent à scintiller. Songeur, psyché, le track boucle l’affaire en entérinant l’approche de MAÂT, fructueuse et d’une brillance récurrente.