Ah yeah fockin’ cool revoilà venir One Rusty Band, avec un opus qui dépoussière. Et qui Line After Line, badigeonne un rock bluesy puissant, que le titre éponyme et son blues rocailleux fait déjà rougeoyer. Il accélère, filant plus vite qu’un train. I Wanna Kill You, où Léa Barbier soit l’autre roue porteuse du carrosse, intervient au chant en assurant le contrepoint de son vigoureux compagnon, poste un deuxième jet gicleur. La guitare s’offre un solo incendiaire, sur refrain qu’on retient. Mr Catfishman, plus ouvertement blues, finit lui aussi par rugir. Je pressens le sans-faute, en amateur de cette paire unie. Dust Bowl, ardent, trace et riffe dru. C’est dans l’énergie, et l’inspiration constante, que se déploie la galette. Ses fréquentes incartades rapides, appréciables, en confortent le côté wild.
Ainsi Happy Mess, d’un harmonica bavard, d’une cadence débridée, court t-il en ce sens. Au mitan du bazar la décision est faite, d’autant que Wild Child se profile avec force chœurs et dynamisme irrésistible. Again lançant, de son côté, le second volet dans un allant implacable. Léa Barbier donc (Tap Dance, washboard, percussions, cymbale, choeurs) et l’acolyte Grégory Garghentini (Guitare, batterie au pied, chant lead), magistraux, ne font rien en trop. Là encore la guitare, reine, délivre un échappée géniale. Puis She’s A Vagabond, « claqueté » à souhait, circassienne et ingé son faisant une fois de plus bon ménage tout en foutant le zbeul, couple notes fines et vitesse de jeu. Pour laisser Across The Country, à deux voix, rocker avec panache.
Line After Line, sans baisse de régime, portera ses auteurs bien haut. Dans cette perspective Anger Bones, diabolique, maintient un niveau élevé. Idem pour le tempo. Come Back Home bluese ses traits, le chant pour sa part demeure rugueux. La course s’impose, effrénée. La vigueur de l’album en fait un must, combinée à d’autres atouts indéniables. Quand le tout s’allège, c’est pour ensuite mieux rebondir. Lazy Land peut alors terminer peinard, au gré d’un ressenti palpable que des plans rudes percutent néanmoins pour un final dépotant; One Rusty Band, avec son Line After Line, rafle de nouveaux galons qu’il sera loin d’avoir volés.
Photos Lise Ritter