C’est la panse débordante de sauté de porc, restau U. oblige et merci le copain au service, que je gare mon cheval à essence pile-poil en face de la péniche, ayant repéré un maigre interstice. Grave en avance je déambule, mes pas m’amènent à ce foutu Mc Do où se pressent les convertis de malbouffe. Je le contourne bien sur, c’est pas ma trogne que tu verras là d’dans. J’irais bien marcher là-bas, au bois Bonvallet, mais j’ai déjà fait 8000 pas. Je regagne la tire, feuillette le JDA et ses articles « matez donc tout c’qu’on fait » allez, pas faux en même temps. Demain à la BU, me faudra ramener l’Humanité. Je parle de l’hebdo. L’humanité, celle qui consiste à se prendre en compte, elle part en lambeaux. J’en échange avec Marianne et Babak, très au fait de la chose. Nous nous dirigeons vers l’embarcation, fichtre j’ai oublié l’appareil! Je retraverse puis reviens, à Fil je taxe un Picon-bière parce que niveau caillasse ça rigole pas des masses. Je place la blague, du genre « épais comme un barreau d’cage à serein », au mitan de nos discussions sur la zik. Au soir c’est l’Italie frère, pas l’Inter mais un belle team appelée Big Mountain County. On a du bol les mecs sont rock’n’roll, dans son masque à tête de cochon le singer gesticule comme un disco dancer. Ce bazar-là est salace, sexy, enfiévré. Ca groove, guitares acérées et passages psych-kraut mouchetés de synthés guillerets assurent un bel effet. La pétarade sonique du quintette, sans parade ni mascarade, entraine le people présent.
Big Mountain County
Entre Talking Heads, Suicide et Working Men’s Club les romains, soit Alessandro Montemagno (vox and guitars), Francesco Conte (guitars and synths), Lorenzo Masini (synths, guitars and banjo), Bob Colella (bass) et Bruno Mirabella (drums), vertueux, trament un électrico-synthétique ondulant, un rock à crocs baveux dont les loopings étourdissent, tantôt tribal, la plupart du temps trippal. Dans le public les clameurs s’élèvent, les vagissements aussi dans une redondance qui touche à la régression. N’empêche, c’est pas volé. Je digresse, j’ai encore fait ce rêve de fin d’insomnie où je me retrouve devant le vide. Big Mountain County lui tourne à plein (régime), sauvage et inventif. Ce mardi on a droit, à nouveau, au menu solo qui génère une p+++++ d’efficience. C’est ce que je préfère, de loin. Le terme est arrivé, ah bah non deux rappels accroissent la performance de haut vol de ces oiseaux de nuit dont le leader a tombé le masque. Il fendra la foule, l’invectivera. A l’issue nous aurons vécu un temps fort de plus entre les deux hublots du repère de flibustiers sonores que constitue Célestine. Les Insolents d’Ann Scott m’attend, lire c’est cool aussi mais c’est la teuté enivrée de sonorités à la Big Mountain County que je m’escapade, reprenant le chemin de ma viable banlieue.
Big Mountain County
Photos Will Part en Live!, auteur de l’article…