De retour avec Nos vies en parallèle, le Chasseur de Gaël Desbois perpétue une électro-chanson teintée de rock qui depuis Crimson King, en 20020, lui permet de s’illustrer. Avec l’opus en présence la désillusion trouve de beaux écrins, C’est comment qu’on sème ? les présentant sous de douces mais vives nappes électro célestes, agrémentées bien entendu de textes élevés. Cavaliers solitaires suit, presque cold, nous incitant à ne pas rater le paradis. Là encore, gimmicks valables et mots d’inspiration constante suscitent l’adhésion. Desbois, loin d’être aux abois, consolide une discographie grandissante. Le jardin du monde, en dépit de vents contraires, sème une trame doucereuse. À nos âmes, également proche de la cold-wave, distille sa poésie d’espoir, ses syllabes de désenchantement. Nos vies en parallèle est, à l’évidence, un excellent cru. Le titre éponyme y insuffle des notes amicales, des bouts d’humain en perte.
©Emmanuelle Margarita
Qualitatif, le disque sert Sur les routes, climatique. Là encore on y gagne, les mots balayant les maux ou tout au moins, les rendant moins pesants. Encore, dira t-on, à l’instar de cette septième plage douce-amère que des synthés grisés abiment joliment. Chacun sa rive arrime alors, spatial mais aussi alerte. La justesse de ton(s), chez Chasseur, est un réel atout. L’album en tire profit, Dans la brume hésite avant de pétrir une électro-pop d’en dessous la pluie, concluante enfin, pas tout à fait puisque c’est pour le coup Désormais, questionnant, qui porte la touche finale susurrée à Nos vies en parallèle, d’une valeur audible et indéniable. Ceci malgré, c’est ce que j’escomptais secrètement, son trop peu de rage rock mais ceux qui me lisent l’auront saisi, c’est bel et bien le converti aux vagues noisy qui incurable, exprime là sa soif d’incrustes déjantées.
©Emmanuelle Margarita