PRODIGES, en collaboration avec l’Association Hospitalière Sainte-Marie et le label Dora Dorovitch, présentent Résilience, une compilation musicale qui donne la parole à des usagers et patients de la psychiatrie. Fruit de plusieurs mois d’ ateliers de musicothérapie menés par Cisco, cette œuvre porte un message fort de résilience, de créativité et de lutte contre la stigmatisation des troubles psychiques. A lire ça déjà je m’attire les pôles, comme le chantait Virago. J’écoute, l’éduc usé que je suis y trouve…Résilience. Odemm, sur À bout de souffle, initie le recueil avec un rap tchatchant et pour lui salvateur. Par ca biais il existe, à l’instar de ses collègues de compil’. La psychiatrie j’y ai bossé, sorties biblio et virées photo firent partie de mes jours. Ici c’st mots et sons, nous sommes finalement proches. Résilience est thérapie, Françoise de son Jamais cachés s’y dévoile sentimentalement, la rime juste. Ambrues, de son J’aimerais te dire, slamme avec, lui aussi, Amour. Et espoir, saccadé par ses notes et rythmes. Louve, Onirique, se déploie dans un halo dénudé, gracile. Mc Gia, avec Respect, l’impose. Le cœur en miettes, elle met ses maux en mots.
Réussite collective, combat individuel noyé dans le groupe, Résilience fait (re)vivre. Emilie S y signe Re trouver, en quête de sens. Son effort, lui, en a. Dje, C’est étrange, narre sur lit de cordes. là aussi le mot parle, d’une rare portée. Gloria, en lançant N’aie pas peur, du malheur fait sa matière. A la Cyrulnik. MC Jer sur L’autoroute des pensées hip-hopise son azur, le verbe acerbe. L’unité est évidente, les textures travaillées avec talent. Lisa propose Ren, en Anglais folk tout en beauté. Nicotine offre Notre terre, rap et quasi bluesy. On s’y confine. Il y jure, amer. Doué. Stéphane, Entre échecs et incertitudes, use d’un piano. Un peu plus que beau. Cápac dans Les tourments de l’âme erre et se terre, angoissée, dépassée mais inspirée.
Il y a sur le bien nommé Résilience, vous l’aurez senti, du vrai. Du commun, du personnel, du personnel en commun traduit. Juan, à l’aide de Deviens ce que tu es, livre une électro discrète mais de syllabes adroites. Gloria flirte avec le trip-hop, Lettre à situation à l’appui. Rosie fait un peu de même, Phoenix étale ses aptitudes. Solitude, servitude, perte de soi. Voix à deux, pour trouver la voie. Eugénie l’a perçue, semble t-il, Je suis amoureuse de la vie en conclut-elle. La lumière point. Elle éclaire Loran – Petit soleil, poignant. Manque tenace, attente de l’impossible. Vaine. Et pour finir Câline avec Les voix, au gré d’une trame folk sensible. J’ai les yeux qui larmoient, les souvenirs abondent et Résilience ouvre des voies viables, en réponse à des cheminements dont la musique ici créée brise la fatalité.