Fichtre, ces gars-là boulardent tellement que j’en parle avant même la sortie officielle de leur galette! Ils se nomment Mia Vita Violenta, l’appellation parlera à ceux qui savent. Ils noisent, braillent, assènent leur furie, flirtent aussi avec le post-hardcore. Avec A Matter of Perception, son premier album qui fait suite à quelques EPs, le clan transforme l’essai avec maestria. Depuis 2012 il ferraille, il a le don et également se donne, sans tricher. Jamais. Dysfunction, première tirée syncopée aux grésillements fumants, post-rock brulant, rock rentre-dedans, hurlé et climatique quand ça lui chante, hybride les styles. Avec brio. Noise accomplie, durée étendue, résultat au dessus du tas. La colère s’entend, on ne la fera pas taire. Ecstatic Tension en 50 secondes sème sa brume, laissant place à Forward Fall qui sur le ravin des dix minutes, couple chant songeur -ou pas loin- et éruption annoncée, quoique bridée. Superbe. Coulées de lave et mélodies intenses voisinent, amies. Les trouées post sans ennui complètent le bazar, d’excellence.
Bienheureux je poursuis l’audition, le coupable a pour patronyme Mia Vita Violenta. On l’en approuve, son méfait est louable. Zodiacal Light et sa poussière psyché s’étire, dans les cieux. Breathe In lâche un rock batailleur, atmosphérique aussi mais point trop n’en faut. Il lacère. Fade Out lui emboite le pas, d’abord finaud. Spatial, élégamment menaçant. Par ici rien à jeter, surtout pas Detachment City en terminal alternant. Orage et beau temps troublé s’y greffent, ses breaks font merveille et ses assauts font mouche. Il me semble qu’à l’issue le terme « indispensable », adapté, convienne à cette série qu’aucun défaut ne vient entraver.
Photos Sarah Cathely