Date attendue, la venue de KilKil qui à Amiens remettait les pieds, 3 ans après une date à l’AF dans cette même cité, n’a réellement pas failli. Précédés par nos John Makay favoris, duo à la mixture osée, les Réunionnais ont tout bonnement déroulé. Avant ça, ou plutôt après, des fientes d’oiseaux ont orné mon Scenic et c’est orné de celles-ci que ce matin, j’ai tracé jusqu’au taf. Je divague, encore. Revenons à Célestine, cette fois bien garnie. J’y déboule, Charles the drummer from John Makay m’y accueille et j’ai bien fait de trainer, l’attente est écourtée. La paire après une barge de blagues se met à jouer, bordel la magie is back! Les deux mecs zoukent, tracent des arabesques, font sonner la charge et groover un registre muable, de dégelées en passages dansables. Noise, math, plans quasi jazzy, chants épars en « oh oh » extatiques, dextérité dans le jeu, l’imbrication est parfaite. Délié comme catapulté, John Makay s’offre un tour de piste concluant.
John Makay
Gagnant donc, le groupe d’Omiens a encore du chien, et pas qu’un peu. Il ouvre, non sans brio, pour KilKil et ma foi, le reste va lui aussi retourner le bateau. De spirales de keyboards en drumming survolté, de chants révoltés en basses qui tabassent, la no-wave folichonne du trio arrosé d’un sax déjanté nous administre une gifle scénique retentissante. Punk dans les déboulés, joueuse et gouailleuse, la formation insulaire fait carton plein. Le sax la fait pulser, dévier, s’égarer. Les vocaux se confrontent, effrontés. La frénésie de KilKil, ses écarts constants, son unisson sans convenances à la noix font foi. Pascale (vocals, bass), Charlou (synth, sax, vocals) et Johny (drums, back. vocals) gratifient Célestine d’une presta haut de gamme, que les corps ponctuent avec entrain. Une pincée d’effluves 80’s, des stridences vivaces, une pelletée de folie stylistique et voilà que le tour est joué, l’affaire rondement menée. Ca et là la modération se poste, bien amenée, mais la fougue l’emporte. Chacun des titres livrés est jouissif, immédiat, sans fioritures ni la moindre rature.
KilKil
La tête en fête j’allège ce putain de lundi, foutu jour de reprise. Au bar ce fut Scwheppes Agrumes, point trop n’en faut j’ai déjà la trogne largement enfarinée le matin. L’ivresse sera sonore, KilKil tue et le dessert tiendra en une cover du Eisbaer de qui vous savez, jubilatoire. Le bonheur à cette heure est à son zénith, par le hublot je capture ma désormais traditionnelle tof’ live où le groupe se reflète. j’ai des idées, ça peut arriver tiens donc Fil is not here. Il ne sait pas ce qu’il rate, le bougre! Bon lui en même temps, y nous a fait v’nir Helmet à Beauvais alors bon, c’est un peu le maestro! Niko pour sa part sourit, l’air de çui qu’a son navire en liesse. C’est bien mérité, la prog’ est en béton et s’il fallait encore le prouver KilKil, ébouriffant, de plus sans temps en trop ni faiblesse dans la série offerte, signe ici un live des plus aboutis, salué par une assemblée convertie. Doublette bluffante, en conclusion, que ce dimanche evening dans l’antre nichée pile-poil devant l’ESIEE.
KilKil
Photos Will Part en Live!, auteur de l’article…