En embarquant avec Bertrand, musicien des terres d’Amiens, après détour à la biblio me dégoter un « petit » Acid Arab, je ne doutais guère de la réussite d’une fiesta Bang Bang, treizième du nom notez-le bien, qui se mit en tête d’honorer la Dame. Elle fit bien, suite à un godet au pub du Auchan où un serveur moyennement avenant nous reçut nous débarquons et croisons avec bonheur quelques trognes connues. La Manu on y est bien mon quinquin, après l’encrage de la mimine Darling Buds of May y égrène sa country-bues tantôt subtile, tantôt plus grondante. Cette paire-là je la connais bien, elle performe où qu’elle soit et l’antre axonaise n’échappe donc pas à la règle. Intense, habité, le registre éclate. Et on s’éclate. Jeu stylé, percussions réduites à l’essentiel, unisson complice suffisent à assurer un set sans aucun trou dans la raquette. De ténèbres en rais de lumière Darling Buds of May, en ce mois de mars, ouvre dans le brio. Ses voix se couplent, sa magie fait foi. Un peu plus tard j’irai mater, en noir et banc seyant, l’expo photo de Jean-Marc Vassaux où le costumé Jack Delatte me shootera avec pour flamboyant décor le grand Dom’, soit Dominic Sonic. Gros manque.
Darling Buds of May
Saint Quentin vit bien, dans la foulée ou presque se produit le projet solo de Nicole Laurenne (The Darts, vus en ces lieux il y a un court bail). Black Viiolet, soit l’alliage ajusté du jazz, du trip-hop et R&B groovy. Sans guitares mais avec force cuivres, giclées de clavier en sus, la clique se singularise et fait preuve d’une dextérité qui logiquement l’honore. Elle a du chien, je l’attendais plus wild mais son velours (m’) embaume). Les envolées séduisent, j’aime par ailleurs que dans le même temps se succèdent des formations de répertoire foncièrement différents. D’une lampée de blonde je festoie, Nicole fait le show et sa gestuelle permet de sacré clichés. Autour d’elle ça joue racé, After You le dernier et récent opus cimente un live que les hourrahs ponctuent. Mérité, le succès couronne la venue d’un Black Viiolet auquel la rose siéra. Le climat est prenant, le chant dégage un cachet certain et le stand du merch comme d’hab me fait de l’œil sauf que là, je résiste. Le vinyle arrache tout, le t-shirt même topo mais je reste inflexible. Au bar nous nous retrouvons, cette fois c’est moi qui régale.
Black Viiolet
Simultanément The Jackets foulent les planches; ses coups de tonnerre garage fuzz orchestrés par Jackie Brutsche (aka Jack Torera) et sa guitare omniprésente, que secondent Chris Rosales aux drums et Samuel Schmidiger à la basse, tel un Souchon rock’n’roll, font gigoter l’assistance. Efficient, le trio helvète a le rock tapageur et sans trop de variations, nous inflige la raclée attendue. C’est dans l’impact que Bang Bang trouve son terme, de tenue identique les trois Suisses dévoilent un catalogue percutant (pas mal celle-là tiens…). La frontwoman enchaines les mimiques, les postures athlétiques et les titres s’enchainent, dénués d’ effets de manche. L’énergie est punk, l’attaque franche et la chansonnette endiablée. Il va sans dire que la Manu, généreusement remplie, tire profit de l’évènement. Varié, de qualité égale, celui-ci augure d’une édition # 14 qui à son tour, fera vibrer la salle et transpirer les troncs.
The Jackets
Photos Will Part en Live, auteur de l’article…