Messire, quelle presta! Vertex vient de Lyon, met le métal sur son séant, en malaxe les codes jusqu’à en livrer sa version, sauvage, hurlante et époustouflante. Après un premier EP dont certains titres sont ici relus, The Purest Light libère dix mastodontes et le premier d’entre eux, All My Hatred, dévoile un death criblé de parties soniquement inventives, de changements de tons et sautes d’humeur rythmiques. Puissant mais innovant, ce premier tir dégomme massivement. War is Peace, dans le sillage de cette raclée à retenir, couple rythmique-tank et guitares-massue, sous couvert de vocaux guerriers. La guerre, en somme, d’une technicité qui jamais ne prend le pas ni ne le perd, bien au contraire. The Purest Light, éponyme, dépose d’ailleurs une troisième mornifle au chaos maîtrisé. Inclassables, inlassable, Vertex et ses ruptures assurent une matière nouvelle. Des encarts mélodiques s’incrustent, soulignant le tout. Leviathan, presque rappant en termes de chant, ne fait pas exception. Mathcore ai-je lu, Math Metal/Groove/Prog Deathcore aussi, bon il y a de (tout) ça mais décrire Vertex, c’est de la haute voltige. Leviathan breake, puis ses guitares en font un parpaing qu’une accélération enracine.
Two, au mitan de toute cette joyeuseté, colossale, de ses guitares Morellosiennes sur de brefs instants (et ouais), derechef magistrales à l’instar du chant, valide le style Vertex et son défrisant Vortex. Next Age en aborde la deuxième face au gré d’une déferlante là encore changeante, porteur d’embardées vrillées bienvenues. Social Unborn et sa volubilité chantée, greffée à des saccades malades, psychiatriques, le relaie sans fléchir. Il faut suivre, les brisures se font sans crier gare mais The Purest Light tient méchamment debout. Following Arrows en assure d’ailleurs l’équilibre, quelque part tribal, très trippal itou. Un décor mélodieux le sertit, bien amené.
© Alice Masera
Scalable, l’avant-dernière fournée, offre des rafales guitaristiques renversantes. Ca screame sévère, l’ensemble groove de manière récurrente en dépit de sa sauvagerie bien sertie autant que ben sentie. Tar, terme posé, finaud, instaure un répit de fin qu’on accueille volontiers. C’est un peu le calme, -trompeur mais réel-, après la tempête. La révélation Vertex va faire parler d’elle, la dompter n’est pas aisé mais l’effort sera à coup sûr récompensé. Je vous laisse seuls juges, les Portes Ouvertes de l’UPJV m’attendent et je m’y rends secoué, heureux d’avoir dégoté le cyclone Vertex.