25th Anniversary Edition – Double LP with liner notes insert. Soit la ressortie d’une galette datant de 1999, aux tâtonnements captivants. Voilà de quoi, au sujet de la série SYR perchée instaurée par Thurston Moore and Co, raviver une expérience unique. Entourés de « chercheurs » à leur service, les New Yorkais y ébauchent des pièces sans égal, certaines très longue et de climats dérangés. Edges, déjà, dévoile des recoins inquiétants et ce, sur plus de seize minutes. De soudains excès, aussi, et des voix chuchotées éparses et énigmatiques. Génial. Six (3rd Take), nettement plus court, se veut aérien, psychotrope, sans variations réellement marquées. Six For New Time (For Sonic Youth), s’étirant, se fissure sans prévenir et offre lui aussi des chants à l’apport certain. Il est bon, plus que bon, de se remettre tout ça en tête. + –, de bruits noirs en vagues presque jazz, un Voice Piece For Soprano court mais aux cris stridents marquent la différence de Sonic Youth et ses collègues de jeu. Pendulum Music, psyché et barré, fait de même. Having Never Written A Note For Percussion le suit, sur près de dix minutes free au boucan en lave. Six (4th Take), dessinant une trame obscure, se fend d’incrustes frappées.
Délibérément hors-champ, SYR 4 a le don de captiver. Burdocks et sa valse bruitée s’y adonnent, les champs défrichés valent réellement qu’on s’y attarde. Le morceau se fendille, laisse passer des giclées haletantes. Four6, soit 30:01 d’orchestre en roue libre, fait se succéder chapes rouillées, instants apaisés et chants sous folie, répétés, plus loin songeurs. La quête sonore est infinie, elle recèle mille et un détails dont on n’a pas fini de percer le mystère. Piano Piece #13 (Carpenter’s Piece) martèle sur des tons lunaires, jouant ces canevas jazzy dont le groupe a le secret. A sa main, cela va de soi. Pièce Enfantine, bien nommée, convertira SY aux kids. Je me plais, tout au moins, à m’en persuader. Enfin et pour clore une passionnante étape Treatise, à la réitération spatiale entêtante, pétrifie l’esprit tout en démontrant que la collection SYR, bien qu’ouvertement « expé » et exigeante, mérite de toute évidence l’exploration poussée.