On sait ce Rien Virgule singulier, abritant Anne Careil (voix, synthétiseur), Mathias Pontevia (batterie horizontale), Manuel Duval (synthétiseurs horizontaux) et Camille Jamain (son). Vue en 2021, dans les locaux de l’AF, pour un set envoûtant, la formation remet ça sur sillons, projetant un univers au vacarme étrangement sécure, délicieusement bancal et soniquement à part. Douze titres happent, Le rythme du sang étire des flux sagement écorchés. Le chant, d’une fausse et superbe atonie, accompagne ces déluges d’une autre teneur. Rimane solo, au deuxième rang, tire son de tout objet, fait se succéder poussées et hypnotisme. là aussi les vocaux nacrent le tout, qui breake dans un halo psyché trituré. Petits os déshérités, dans la noirceur, prenant la suite en se dronant tout en filtrant d’inquiétants bruits. L’effet est glaçant, l’électro aux vaguelettes indus d’ Ostinato des parades accentue ce sentiment d’un underground hanté, possédé, dont on pourrait ne plus souhaiter sortir. Ou l’inverse. Enclos des langues, s’il calme le jeu, rêveur, lunaire, peint de belles notes, valse fragilement.
A chaque étape de son parcours Berceuses des deux mondes, comme cette Chute imaginaire d’un astre dont les détails sonores émerveillent, interpelle nos sens. L’esprit bruyant, de silence quasi total, se pare néanmoins de sombres textures. Là aussi, passé l’assimilation, on reste en phase. Les intrus du cosmos, effectivement cosmique, rappelle chant et spatialité. A la Rien Virgule, donc hasardeusement ponctué et ça leur va bien de même qu’à nous. Sources jaunes s’adonne à ces trouées dark, à l’angoisse sous jacent, qui émaillent le disque. Le manifeste évaporé, suite de sons hagards, esquisse des formes imprévues. Nul ne sait, lorsqu’il s’attaque à ces Rien Virgule, de quoi leur grammaire sera faite. Lenteur des montagnes, trip-hop free et cuivré, l’emmène ainsi sur des routes infréquentées. C’est tout le propre du groupe, de capturer atmosphériquement. Il déroute aussi, de par l’usage de langues différentes, et se termine en toute logique sur des Labyrinthes. On s’y perd volontiers, comme soumis à leurs chappes psychotropes qu’une narration saisissante accompagne, jusqu’à s’en immerger sans retour.
Dates actuelles:
25/02 • Clermont-Ferrand (63) • Le Raymond Bar (orga Gnougn Records)
26/02 • Nancy (54) • L’Autre Canal Nancy (co-orga Monolithe)
27/02 • Sarrebruck (DE) • KuBa Kulturzentrum
28/02 • Strasbourg (67) • La Grenze
02/03 • Lyon (69) • Sonic Lyon
15/03 • Tours (37) • No New Fest, Le Bateau Ivre
29/03 • Paris (75) • Petit Bain – release party
04/04 • Bruxelles (BE) • Recyclart
05/04 • Liège (BE) • Le Cercle du Laveu