Le Mangekyou de Yoshiko Sai, produit en 1975 par le musicien culte Yuji Ohno, désormais trouvable à prix élevé, ressort via We Want Sounds avec remastering, pochette originale et livret de 4 pages incluant de nouvelles notes signées Paul Bowler. Léger, il se digère aisément. Emaillé de traditionnel japonais, Yoru no Sei l’initie d’un organe cristallin. Fuyu no Chikadō le suit, musicalement la teneur est belle mais à l’écoute, me concernant, pointe l’ennui. Ōmagatoki, vaguement jazzy, ne m’en extirpera pas. Koishita Hito e, en dépit de ses atours, non plus. Les climats ne décollent pas, frustrant mes désirs d’envolées. Tsubaki wa Ochitakaya et son exotisme folk reluit, sans trop s’encanailler. Yoidore Shibai, après ça, se déploie sur nappage subtil.
Je ne guette déjà plus, à cette heure, la survenue de passages plus emphatiques. Akai Hana pourtant scintille, folk, dénudé. Hatachi ni Nareba et ses cordes aussi, mais rien ne trouble la quiétude, un peu plate, de l’ensemble. Surtout pas Yukionna, d’ailleurs, dont les contours flottent sans heurts. Ni Mihatenu Yume, terme joli à l’instar du tout mais dénué de réel relief. J’ai osé, j’ai tenté, j’ai échoué mais la réédition satisfera en revanche les amateurs du genre, outre le fait de remettre sur le marché et à prix décent l’opus concerné.