Suisses à l’électro ouverte, le duo Estelle Zamme délire grave. Depuis La Chaux de Fonds, il pétrit zik de club, big beat, new-wave et hardcore et autres. La liste est longue, non sans adresse. Golfinhos recense tout ça, il démarre fort et vite quand résonne et percute ce A Vida é Super très Prodigyen. Bondissant, il déblaye le terrain pour Tohfa (ft. Uzair Khann, rappeur palestinien) qui lui, tchatche sur une électro lunaire et enlevée. Il y a fort à parier que les Helvètes, doués, se plairont ici à empiler les bûchettes. Unstoppable (ft. Ash the Ash), entre voix grave et cold, effluves 80’s et désir de se démarquer, pose d’ailleurs un troisième effort attrayant. Casa Sado, dans la foulée, dessine des saccades nuageuses qui auront tôt fait de nous hypnotiser. 4 o’clock (ft. Trois Enfants Sauvages), sorte d’ électro dub sous folie créatrice, où de jeunes enfants contribuent, persuade. Difficile à décrire, Golfinhos regorge d’initiatives.
Bom Dia, souterrain, breake puis se réendiable. Défouloir bien fait, l’oeuvre d’ Etienne Bel (musicien-producteur) et Julien Ledermann (réalisateur-photographe) purge de tout mal. Golfinhos, éponyme, y colle une trame spatiale alerte. Não Faz Mal, Manuel, dépaysant, voit ses cadences s’asséner. Des trouées brumeuses se postent, le corps évidemment s’agite à l’écoute. Choco Frito (ft. J4KIM, Douzemingos & Trader Caméraman), presque latino d’abord, rappe en Français. Derrière sa dérision, Estelle Zamme trousse des songs qui restent dans les crânes. Deux radio edit bouclent le tout, dispensables; néanmoins la découverte, outre le fait de faire danser, permet aussi la découverte d’une palanquée de titres truellés avec agilité.