SINEM est un trio post-punk anadolu de Munic, mené par le chanteur Sinem Arslan Ströbel, qui évoque l’esprit des she-punks. Ses sons, qui doivent à la Turquie, englobent ce Köşk de bonne facture, que les basses de Dem Dem font onduler dans un orientalisme façon Lalalar. Tom Wu, de la scène munichoise, bat la mesure. Ses tambours entrainent, il est par ailleurs aussi actif chez What Are People For ? Martin Tagar, à la guitare, trouve le ton juste, sans démesure. Gurbet confirme les tons Anatoliens de l’ensemble, ici saccadés. Les chansons remontent aux années soixante et soixante-dix et n’ayant pas vu leur vision prendre forme, Sinem les relit, retraduit. A sa façon, pour en raviver l’optique et la matière. Le procédé enfante un bel opus, que le typé Hadi Bakalim met en exergue avec ses phases cuivrées et louvoiements hybrides.
Sivas’ın yollarına, dans la minute qui suit, se déploie dans une subtilité stylée. Le rendu se vaut, Yaz Gazeteci Yaz de son électro-funk derechef surlignée par les vocaux déclenchera les déhanchements. Gel Gel, dont les gimmicks -c’est pour le coup une constante- attirent, retient également l’attention. Akşam, lui, apporte rythme et rock fuzzy. L’idée est à saluer, ça commençait à ronronner! En toute fin de voyage Lambaya Püf De, tribal d’abord, sort de ses atours prudents pour s’emporter, libérant une énergie communicative. SINEM se montre en l’occurrence régulier, en termes de qualité, et suffisamment inventif pour malgré un nombre de compositions restreint, parvenir à séduite le parterre d’écoutants.