Portugais, Them Flying Monkeys fait du rock, ce Best Behavior est son troisième album. Sans restriction, celui-ci prend sur les dix morceaux présentés une allure d’abord psyché mâtinée de coups de semonce et bordures électro (Beautiful Mess, en ouverture). Pretty Sticks, plus direct, tronçonne de son côté un rock mélodique mais pénétrant, que des sphères célestes virevoltantes appuient. Break nuageux, reprise des hostilités se succèdent. Aussi fervent que mélodieux, le quintette performe. Next Emma Stone, électro/post-punk, cold, rapide, prend le relais sans plus flancher, avec rudesse et exotisme. Il semblerait, pour l’occasion, que Diogo Sá (keyboardist), Francisco Dias Pereira (keyboardist), Hugo Luzio (drummer), João Tomázio (bassist) et Luís Judícibus (guitarist and vocalist) soient en mesure de frapper fort. Great Song va en ce sens, saccadé, en se parant d’implosions sonores bien placées. On ne s’ennuie pas, loin, s’en faut, à l’écoute. C’est même tout le contraire.
Everybody Everything, volubile, file et pulse. Impeccable. Il vire au spatial pété du bulbe, sans perdre de sa vitesse de course. Not Me, dans son sillage, suit la voie lactée poppy douce-amère. Rien à jeter par ici; Les Gens Sont Fous, Les Temps Sont Flous en Français dans le texte évoquera Dutronc en version fuzz débridée et bien sauvage. Tubesque. Aim percute également, Them Flying Monkeys lacère sa chanson et claque de belles mornifles. On en redemande. La batterie cogne, après ça Fake It empale une psych-pop turbulente et quasi kraut, mais pas que. Il coupe sa course, laissant des ruades nous entêter. Enfin Wilds, dernière bannette des ressortissants de Sintra, dessert un rock scandé, irrévérencieux, aux flux triturés et incoercibles. L’affaire est pliée, magistralement menée, le long d’une dizaine hautement accomplie.
©Catarina Monteiro