Projet solo de Matteo Zanin, Italien, par ailleurs impliqué dans d’autres affaires soniquement déviantes, Nullaconta jette un « digital hardcore » assis ici par huit morceaux grésillant, -sombrement- aériens comme déchainés. senza casa, entre vocaux lentement scandés et synthés en brume et crachin, amorce l’ensemble. L’opus s’appelle Tutto Nero, i minuti non passano mai l’affuble de syncopes indus complètement malades. Le chant vire au cri, dans un tumulte nourri. accoltella lo spirito, suite de bruit, fait des loopings tarés. Là aussi la voix éructe, une sorte d’électro-indus sans norme s’y greffant. L’horizon ensuite s’élague, avant un terme crié dans la douleur. C.B. II, dans la foulée, venant placer un assaut opaque, en ruades flingueuses. Nullaconta, soyez-en sûrs, se réserve aux tourmentés.
Sur la deuxième partie BILLIE EILISH, tout aussi « dirty », impose un harsh-screams là encore sans concessions. Versatilité émotionnelle, luttes personnelles servent le propos. post-CAROGNA, noise et que-sais-je encore, expurge ses ressentis. A vif. C’est dans le chaos que Nullaconta, en lisière des tracés connus, trouve sa voie et donne de la voix. tutto nero, pas moins agité, joue un canevas indus aux palpitations frappées. Les sons se collisionnent, Zanin sen sert pour évacuer. senza casa, coda, son ultime giclée, presque « éclaircie » si toutefois le terme s’avère être le bon, à l’orée du symphonique, résonne comme les contours d’un espoir renaissant, au bout d’un album à la Solium, d’où il sort et où il trouve une place nullement usurpée.