Encore auprès d’hommes, à l’ère Love Me Nots, j’avais vu, live, Nicole Laurenne et Christina Nunez. A la Lune des Pirates, dans ma ville, en 2011. Quelques jours avant à la GAM de Creil, la même année. Puis sous étendard The Darts, ensemble exclusivement féminin cette fois, rebelote avec une intense prestation à Saint Quentin, dans les murs de la Manufacture, en 2019. Aujourd’hui je reçois le nouvel album des dames et fidèle à leur adresse, celui-ci couple rock et punk, soul et surf, Farfisa et énergie avec la dose voulue d’accroche. Les filles de Phoenix y débutent dans l’endiablé, nommé Hang Around, de poussées de sève en chœurs plus sucrés, avec force guitares stylées et bien sûr, cet orgue qui gicle. Il se termine à peine que Are You Down, rock et groovy, lui emboite le pas dans les mêmes dispositions. Racé, The Darts précise ses contours. Boomerang, tel l’objet qu’en l’air en propulse, nous revient dans la poire. Juteux, il installe un Pour Another qui lui aussi a fière allure, leste et pluriel dans ses genres.
The Darts est en verve, Your Show fait le sien en se drapant d’une tissu jazzy de choix. Là aussi, on relève l’éclat de l’instrumentation. Même plus délié, le répertoire fait mouche. il surfe un brin, laisse ensuite la voie à Liar qui lui, castagne et sifflote joliment. A cinq titres, la différence se creuse déjà, à l’avantage des dames évidemment. Slither est de son côté plus posé, dans l’air, mais concluant et légèrement sulfureux. Photograph choisit de tracer, rock’n’roll, belliqueux. Boomerang offre un panel varié, donc d’autant plus appréciable. Hell Yeah le consolide, gras et ardent, saccadé et de riffs massifs. Il accélère, expire une embardée de qualité. The Darts assure ses arrières, en ce sens Night lui permet une sortie soul-surf pleine de finesse mais qui tout de même, pose des envolées. Boomerang affiche constance et idées, maîtrise et cohérence.
Photos Thierry Causera
Welcome To My Doldrums s’emballe, serti par de belles parties. L’orgue, comme de coutume, intervient fort à propos. Sur la fin Dreaming Crazy, subtilement surf, s’illustre semblablement. Le disque est abouti, joué dans un unisson audible. You Disapppoint Me lui apporte un impact supplémentaire, l’alliance entre force et joliesse crédite régulièrement The Darts. L’insidieux The Middle Of Nowhere, chargé de lui mettre fin, fait valoir un doux-amer que des secousses font valser, sans trop de heurts. Sa retenue fait effet, Boomerang se termine sur cette bonne note et mérite assurément les égards de ceux qui avisés, auront la bonne idée d’en faire l’acquisition.