Après un plus que valable Faces, Mossaï Mossaï de Tours confirme, pourtant mis à la Fourrière. Sur ses dix titres dont un brouillé et très bref Souvenirs 1 ouvrant la marche, histoire de, déjà, brouiller les pistes, le bien nommé Limitrophe débute sur du fantomatique exotique, obscur, expérimental, mental aussi un peu. Fin mais sous tension bridée, voilà un titre rutilant. Il se répète et par conséquent, obsède. Perché, il mue peu -quoique- mais se montre prenant. Suit alors Fourrière, éponyme, plus tumultueux. Le chant de Marie opère, en relief. Le track se balafre, noise et indus. Souvenirs 2 prolonge l’errance, brumeux. Mossaï Mossaï, à l’écart du tout-vu, s’illustre.
La Comptine, sorte de spoken-drone lui aussi immersif, d’un sombre qui capture, aux mots éloquents, se fait également valoir. Blottie en durée s’étire, souillé, avant de s’animer sous ses spirales de sons et entrelac de rythmes. Un tantinet lascif, il explore tout comme le reste de l’opus. Enregistré dans la campagne vendômoise, en compagnie du producteur Baptiste Mésange (Rank-O, Jim Ballon…), Fourrière n’a que faire de la norme. Souvenirs 3 le « brouillardise » à nouveau, avant qu’ Interlude qui n’en est pas un ne lui assigne une comptine lo-fi aérienne, doucement hypnotique. Je l’attendais plus wild, ce disque, mais il ne manque de rien.
©Flavie Herbreteau
Rêverie, en 35 secondes apeurantes ou presque, en valide le côté dévié. Le terme déjà se profile, il a pour nom Branche-Oeil. D’une pop noisy, il vitriole Fourrière et lui donne de ce fait des airs plus aiguisés. Mossaï Mossaï est ici insidieux, sans rafler la mise de suite il impose sans hâte ses traits et entérine une approche bien à lui alors que dans le même temps, la toute fin de sa galette hausse le ton d’un point de vue rythmique. De la bien bonne ouvrage, une fois de plus, à porter à l’actif de la bande Tourangelle.