Après le trésor Hachiku, vu la veille à Blonde Platine, ce sont deux autres formations notables que Célestine abritait, en ce vendredi donc, avec d’une part Helluvah qui sur nos scènes, officie depuis une bonne vingtaine d’années, excusez du peu et ce n’est pas tout puisque Fabiola, Belges dignes, assurait une suite dont on verra qu’elle fut, c’est peu de le dire, concluante. Arrivé sur la brèche j’attends, au beau milieu de la péniche errent les musiciens conviés. Je scrute l’ESIEE, vide de ses habituels occupants, par le hublot. Helluvah va œuvrer, élevant un « indé à deux » au minimalisme efficient. Sans le superflu donc, la paire délivre un chapelet de morceaux rock sous tension bridée qu’à l’envi elle libère.
Helluvah
En « anciens » confirmés Helluvah, entre PJ Harvey et une Shannon Wright, étale un registre sûr. L’humour le pimente, plus tard j’échangerai avec eux longuement et nanti de la triplette casquette/vinyle/stickers, rentrerai at home ravi, honoré pour mes récurrentes chroniques. Pour l’heure Camille W & BobX tracent un set de première main, sans batteur mais avec prestance. Ca fait longtemps, bien longtemps, que j’escomptais leur venue. Déçu je ne suis point, de venir j’ai bien fait et comme de coutume je maudis l’absent, l’habitué de la culture facile. Je chope un Picon-bière, le sirote doucement. Bientôt c’est Fabiola, de gauche à droite je louvoierai au son pop sans œillères du quatuor de Bruxelles. Le projet de Fabrice Detry, dont j’ai déjà vanté les mérites par ici, fait montre de mélodies splendides, d’un sens de l’ornement qui défie la médiocrité, et nous joue des morceaux aux nombreuses incrustes décisives. Synthés épars, airs à la fière dégaine, touche féminine à la basse, unisson audible et espièglerie pop teinté de rock mordant permettent un live enthousiasmant.
Fabiola
Je déclenche, la lumière est en vue et Fabiola démontre avec brio que le terme pop est synonyme d’ampleur, de créativité. L’immédiateté des compositions, leur accroche sans retour possible mettent le concert en exergue. Aussi lascive qu’acérée, parfois dépaysante, la pop de Fabiola ondule, met du baume à l’âme, incite à chantonner et remet la cabane au milieu du -verdoyant- jardin. Ici t’façon, chez Célestine, les régalades se succèdent. Les prestations du soir en sont, chez Fabiola Léa Kadian (Kunde), Tim Clijsters (ex-leader de BRNS) et Aurélien Auchain (Mountain Bike) épaulent le leader avec tenue. Une douce folie s’extirpe du set, Morgane Delfosse attrape le mic le temps d’un titre et par ce biais, assied la complicité de la bande. Les ritournelles restent en tête, à l’instar de tout ce live dont on ressort aux anges, gentiment tourneboulé par l’effervescence de ces êtres dont on n’a pas fini de chanter les mérites. Au retour au tiek’ les zonards/squatte-parking sont là mais qu’importe, j’avoue ce soir m’en tamponner tant les deux concerts vécus m’ont lavé de toute attitude négative.
Fabiola
Photos Will Part en Live!, auteur de l’article…