Ce ‘credi soir ce fut bien bon, encore. Au menu, après l’ouverture d’El Padrino et son bazar punky-reggae très large, siégeaient en effet Stop Giving Power, vétérans d’un bon rang, de la scène d’ici. Après eux s’illustrait Leatherette, Italiens au rock parfois racé, parfois nerveux, toujours stylé, orné d’un saxo de marque. Ayant quitté à 13h j’arrivais frais, reposé ou presque, pour tomber sur Lolo, son acolyte bassiste et dans l’élan, Marianne et son compagnon Babak, friands d’indé et habitués de la Nichepé (c’est pour la rime), mais aussi Eddy « S’pèce eud’fuuumier » Grubsky. L’impatience trompée je le vois (je reviens au présent) grimper sur scène avec son clan, sans génie mais d’une efficience punk gouailleuse et d’un assaut verbal à l’adresse des trous d’balle qui mérite bien un détour. Ou plusieurs. Stop Giving Power a du vécu, il s’en sert pour avoiner et son set passe crème, plus varié qu’il n’y parait. A ma droite danse cette jeune, au look que j’affectionne, que plus tard je mettrai en cliché. Nous voilà déjà bien. Elle a de l’allure, à l’instar de ce qui gerbe des hauts parleurs. Amyl & the Sniffers, Angry Zeta, Bad//Dreems, Justice, Fischerspooner (ouh yeah !!!), The Selecter, les Clash, enfin Getdown Services. Y’a pire mon lapin!
Stop Giving Power
On est bien, je l’ai déjà dit mais plus tu vieillis plus tu te répètes. Leatherette va surprendre, débridé, élégant, sauvage et no-wave. Et je résume. Célestine en tangue, de bonheur je parierai. Demain à l’IMPRO, pour ma pomme et mes p’tits jeunes, c’est photo et multisports. A ma main, donc fin bien. Je digresse, impossible d’en guérir. Leatherette (m’)enthousiasme, le sax part en vrille et son rock s’encanaille. Vacarme et mélodies s’enlacent, le quintette déglingue comme il peut se feutrer. Il convainc, impulsif et incisif. Le classer ne se conçoit pas, Leatherette est trop libre pour se situer. Il groove, joue bien, enivre. J’adore. Complices, les mecs s’amusent. Leur panel est large, du psyché à la gaufrée noise en passant par la déstructure et la beauté éclatante la clique se distingue. Une pincée de Squid, une louchée de soufre rock . C’est la Fiesta, bonnarde à souhait. Humbles et simples, hors-champ et déments, les Italiens ont du chien. Leur déjante fait mouche, leur classe pas moins. On les aime, ils le valent bien. Leur succès n’est pas volé, les claps sont timides mais la rasade reçue impacte l’assistance. Le set est court, ça ne fait que le renforcer.
Leatherette
En holidays soon j’irai écrire, dans le cahier d’achats de la biblio Louis Aragon, le nom de Leatherette. Des 80’s à ce jour le groupe trouve sa posture, sûre. Il collectionne les pépites, change d’humeur à toute heure, se dirait post-punk mais en dépasse largement le cadre. Il sort de route, à l’envi, marie les chants et défriche son propre champ. Je kiffe être ici, sur la Somme, à l’ombre nuptiale de la grande soucoupe ESIEE. Terrain connu, antre sécure. Leatherette s’enrage, sort de sa cage, lâche la rampe et fait couiner le sax. Son jazz est balafré, son rock décomplexé. Voilà une moitié de semaine qui en allège le poids, par le truchement d’un live haut de gamme. Je prends congé, tôt rentré je m’enfilerai la disco de ces bienfaiteurs et c’est à nouveau le cas ce jeudi soir. Tout n’est pas mort la zik résonne encore, celle des Bolonais a des accents avantageux et j’en écris les mérites dans le but, toi l’absent à qui je m’adresse, de t’y convertir toute séance tenante. Soirée concluante, de toute évidence, que celle vécue ce mercredi dans la bedaine de Célestine.
Leatherette
Photos Will Part en Live, auteur de l’article…