Leur zbeul commun, à Cité Carter puis à la Lune des Pirates, avait fortement impressionné. J’en revenais défait, autant que refait. Aujourd’hui un EP des deux entités réunies, ne faisant finalement qu’une, voit le jour et à première écoute déroute, varié. Mais c’est juste que les gaillards, intelligents, ont pris LA décision, louable. Celle d’opter, avec flair, pour une juste et diverse colère. Dans la déclinaison des ressentis, en quatre parties/partys aux tonalités tranchées, ils étendent leur spectre. Et ça leur réussit. Ils avoinent l’injustice, débutant avec une fusion nommée La Peur qui entre les Beastie Boys, Run DMC, Oneyed Jack et L’Envoûtante cartonne un rap-rock qui de ses refrains mélodiques et de sa tchatche virulente sacre l’union sacrée sur perforations de guitares jouissives. Putain, ça fait du bien. Au mitan des styles, au carrefour des époques, les garçons font que très vite, on mord à l’hameçon. Doués, les mecs. Et tatoués, certifiés même. Y’a même du néo, quelque part, enragé, dans leur tambouille en ébullition permanente.
Après, ce n’est que le premier cap. Le Vide, dans la succession des climats, des chants et modulations, griffe l’intense et le mélodieux. Il vire black, hurlé. Il retombe, nous non. Bill the God, la canine baveuse, convole avec Soro & Somsouk et son discours scotchant. L’alliance, la défiance, l’excellence. Tu peux pas test, comme disaient les djeun’s dans les années 10’s. La clique possède, de plus, une vision sociétale largement inspiratrice. L’EP, d’un impact si sûr qu’il m’a fait zapper son second titre, s’écoute d’un bloc et tient les tours.
J’y reviens donc; nous voilà avec face à nous, L’Angoisse et son black/grind haineux, sur guitares à la Roots, ou bien Chaos AD ou bien encore Arise (bah ouais t’as connu, SEPULTURA gros! Do Brazil! Même que là, tu retrouves de manière brève des sons tribaux et massifs comme un rugbyman des Fidji). Un raclée, en bonne et due forme. Si je l’attendais, ce Chiens, plus violent de bout en bout, force est de reconnaître qu’il en impose de par sa largeur. J’y vois même, au delà de ses uppercuts, une persistante lueur d’espoir. Et l’envie d’y croire. Ca promet, ce truc-là, des cerconts d’tarba (Confucius, 24 janvier 2025. Mentor éternel).
En parlant d’espérance L’Espoir, ah bah tiens, dans l’ambivalence des éprouvés, conclut en étonnant. Et c’est ça qu’on attend. La surprise, le contrepied. Lyrique, exalté, il sacre la Vie. Et joliment. Alors on revit, ragaillardi. A trois heures du Spar (c’est pas plutôt Proxi, les gars? Celui de Breteuil arrache tout, check ses sandwichs maison débordants gros!), d’un EP à l’animale humanité, révolté mais espérant, dans l’escalade des états d’âme (La Peur, L’Angoisse, Le Vide et pour festoyer L’Espoir, vas t’en faire mieux camarade!), Bill The Dog + Soro & Somsouk, la bague au doigt et le majeur bien levé, torchent un Chien qu’on ne se lassera pas d’user jusqu’à la corde.