Avec son Excerpts From Chapter 3: The Mind Runs A Net Of Rabbit Paths, en janvier 2021, Rats on Rafts assurait une digne suite de parcours. Quatre ans plus tard, il amorce un -léger- virage 80’s sombre, lancinant, façon The Cure quand ça lui prend, ou encore Cocteau Twins, sur ce Deep Below réussi. Afterworld, chargé d’ouvrir, offre guitares fines, éparses, et trame lente donc d’autant plus prenante. Cold, le morceau attire sans délai. Son terme s’emphase, dans une instrumentation digne de Smith and Co. Alors Japanese Medicine, plus enlevé mais à peine, pas moins froid, sème les mêmes graines. Fertiles, ça va de soi. Il y a là une mélancolie, une joliesse dans la tristesse, qui font du disque un must. J’adore, sans condition aucune. All These Things, en saccades sans hâte, m’évoque Disintegration. Manière de dire, en l’occurrence, à quel point il impacte. Hibernation, taillé dans une étoffe semblable, s’étire célestement. On relève, une fois encore, les griffures racées du rendu.
Avec brio Rats on Rafts se dévoile, il évolue dans la continuité. Voiceprint, au mitan de son album, instaure une certaine sobriété. Dépouillé, aérien, il étoile les sens. Il monte, sur la durée, en intensité. Puis The Day Before, sans rien changer à la recette, si captivante, aboutie, lui emboite le pas. D’une langueur merveilleuse, l’effort des Hollandais est à acquérir. Deep Below, éponyme, vous en persuade. Nature Breaks, plus vif que les titres précédents, en remet une couche. En fin de trip Sleepwalking, dream-pop rêvassant, entérine définitivement l’intérêt constant suscité par Rats on Rafts. D’aucuns ergoteront, criant à l’uniformité mais sans leur donner tort, l’attraction est telle qu’elle nous permet, illico, de passer outre leur constat.