Duo dacquois, Rhume unit deux musiciens défricheurs, qui oeuvrent depuis 2005 et présentent sur ce premier album la somme de leurs investigations entre 2005, donc, et 2011. Leurs penchants au phrasé-chanté les rapproche de Fauve -à la différence que Rhume, lui, ne pique rien à Expérience, cf le visuel utilisé par Fauve en concert- et, pour faire dans l’authentique, se situe dans la lignée « version honnête » d’Expérience, Programme et, à la source, les indispensables Diabologum.
En onze titres scandés, révoltés sur la base d’un second degré affirmé et d’un humour dénonciateur, Rhume fait ses preuves, impose un rock noisy de toute beauté et une plume inspirée. Si Trompe l’oeil calme le jeu, la plupart des morceaux, dans la foulée d’un Biarritz d’abord émaillé de gimmicks synthétiques hip-hop qui génèrent la crainte d’un lp entièrement logé à cette enseigne, exhalent un rock fracassé, remonté, bricolé et privilégiant le mélange des genres et ce, sans concessions. Tempête dans un verre d’eau, ou encore Le pétrole, mêlent ainsi instrumentation rock et embardées hip-hop dans le rythme, s’emballent et se font colériques pour ensuite faire retomber la pression tout en restant tendus. Le duo expérimente, instaure des plages posées éparses, qui de ce fait trouvent aisément leur place au milieu des compos énervées, groove comme on aime (Les baignots) et use d’ornements bien pensés tout en ironisant avec justesse.
Enfin, il conclut sur un Je vais pas me coucher comme ça noise dans un premier temps, puis hip-hop jonché de guitares stylées et/ou mordantes, pour, à l’issue, venir grossir la liste, grandissante, des artistes de la mouvance des groupes cités plus haut. Avec, avantage notable, la sincérité nécessaire à sa crédibilité, gage de fiabilité et de personnalité A l’inverse de ceux qui, de façon éhontée, pompent sans vergogne pour ensuite récolter des lauriers usurpés