Meule excelle en live, au CDF 2023 il me mit sur le derche. Sur galette la sentence reste intacte, Beau Red l’a confirmé la même année mais que dire de ce Dare qui ose, propulsé par un Lost You entre Primus et Meule de Tours qui en a plus d’un dans son sac. Une première virée frappée, groovy, imaginative à plus d’un titre. Na-na-na-nanaaa, l’affaire est pliée et le style détonnant. L’électro lunaire prend place, azimutée. Scop, de chants traficotés en rafales Prodigyeuses, pose alors sa dynamique de tarba (Confucius, fan invétéré). Des passages stellaires agités capturent l’écoutant, ensuite le chanté Entre Deux taloche une électro pop vivifiante. Meule impressionne. Sandwich Life est cout, mais psychotrope.

Dans la minute qui suit se profile Boston, kraut de là-haut dont le terme frétille sévère. La recette de ces trois-là, à savoir la guitare et les synthés de Valentin Pedler dans un dialogue endiablé avec la « bagatelle » de deux batteries jouées par Marine Flèche et Dorris Biayenda, fonctionne splendidement. Termer, rock au taquet, s’habille d’électro filante. Meule crée avec brio, repousse les et ses limites. Il est jubilatoire. Là aussi les vocaux apparaissent, pour un rendu largement au dessus de la meute puisque signé Meule. Green River feat YMNK, spatial d’abord, ondule ensuite dans de légers grésillements. Délice. Grange propose à ce moment ses ruades au delà de l’engageant, son organe de dame plutôt mélodique.

Je suis refait, Dare se conjugue au plus que parfait. Clock l’aiguille vers du céleste, ambient. Microtonal feat Miscellaneous l’y maintient, mais de manière plus ouvertement vivante. Une fois de plus les motifs parlent, le trip dépayse savamment. Au sommet de son art Meule a vraiment d’la gueule, Badmintone feat Not Sure lui trace d’ailleurs un terme remuant aux nappes tourmentées et dans le même temps, guillerettes, qu’une voix d’homme enrobe joliment. Voilà un opus indispensable, ni plus ni moins, qu’on s’enverra sans faim ni soif.
Photos Julien Poulain
