Les dates de décembre me sont précieuses; elles brisent le tout-fêtes bien bête, la frénésie pitoyable qui plombent ma fin d’année. La venue de ce jeudi me permit donc de mettre à distance, dans la qualité musicale la plus prononcée qui soit, ce festif imposé devenu, somme toute, une « bien belle » affaire de caillasse. Ceci étant dit j’ai hâte -je reviens au présent-, la doublette prévue à la Lune des Pirates ce soir s’avérant particulièrement alléchante. Garé not far, par conséquent en veine, je rebrousse chemin. J’ai laissé, étourdi, l’ « indispensable » téléphone sur mon siège passager. Fut un temps on s’en passait aisément, il n’existait d’ailleurs pas. Par ailleurs Fuck and run, de Liz Phair, accompagne mes mots. Digression traditionnelle. Fin bien, plus qu’à poursuivre la description de ce Thursday evening bonnard à plus d’un titre. L’aprèm j’ai fait un saut à la Malle à Disques, des surprises vous y attendent dans les plus modestes délais. Allez, je me pointe au guichet. C’est ma première étape, agréable. Je fais ensuite la queue, à nouveau premier dans une colonne à c’t’ heure inexistante. Chère Lune tes recoins extérieurs sont à nettoyer fichtre!, ça m’a échappé! En même temps, c’est bel et bien là que poussière et saleté des ruelles pavées ont l’art de se nicher. Bref j’entre, comme à l’habitude je file « direct » me reposer le séant. A ma gauche une maman et ses deux filles patientent, la première lors des gigs trippera alors que ses rejetonnes, elles, useront du cadran pour choper quelques vidéos. Choc des générations. Ca traine tiens, mais Future EXES déboule enfin. Les Lillois vont faire foi, ils m’évoquent Johnny Mafia.


Future EXES
Leur rock griffe, se Weezerise tantôt, croise les voix et ne manque pas d’accroche. Echevelé, le combo du Nord met du volume, groove dans l’énergie, entraine la Lune dans son déluge dont la mélodie n’est pas omise. Nous apprécions, la salle s’est garnie je rappelle au passage que le spectacle est pour le coup gratuit pour les abonnés Lunaires. On a là de l’indé, ciselé, rugueux et bien foutu, et de ce fait une ouverture sans dommages. Ilan a récemment vu Turnstile, damned me voilà jaloux! Pas grave la Lune rattrape le coup, La Flemme dont j’ai chroniqué la valeureuse galette va faire gerber son rock garage from Marseille, dont le vivier rock s’accroît, totalement jouissif. Le chant en Français passe sans soucis, le rock débridé de la clique d’en bas de France satisfait l’assemblée. C’est même plus que ça, tonitruant et varié car à l’occasion yéyé, psyché et féminin de par la présence de la pimpante Stella, La Flemme loin de sombrer dans la paresse nous fait transpirer d’allégresse. Ses musiciens, passés par bien d’autres projets, imposent un unisson fulgurant.


La Flemme
J’adore, ça vrombit comme je l’espérais. La fête bat son plein, le quartet joue là la dernière date d’une tournée étendue. Nous sommes par conséquent chanceux, La Flemme poste par ailleurs une identité perceptible. Nourri de lui-même, des chemins accomplis de ses artistes, il est fervent et enthousiasmant. Au détour d’un Le Petit du Camas, il y a même du Wampas dans ce que construit La Flemme, dont les morceaux de marque s’amoncellent. Une poignée de passages plus tempérés, à l’atmosphère travaillée comme sur Mer Azur, assurent l’équilibre du live. Signé chez Exag’ Records, il ne l’aura pas volé, l’ensemble chasse la morosité. Anton si tu me lis, vivement la prochaine fournée! Une guitariste, depuis le public, est conviée. More Women on Stage ça tombe sous l’sens, elle s’en souviendra. Le rock’n’roll nerveux/racé de La Flemme rallie, stylé, servi par des compositions dénuée de travers bien au contraire frère (banlieue de résidence, tu me fais dévier…). En boulet de canon le concert ponctue un tour qui j’en ai la conviction, a fait trembler les murs. Une fois de plus je prends congé ravi, assouvi, plein de vie, foulant le sol de ces restaurants chérots où je me souviens lors de ma seule et unique présence, l’année du bac exactement, avoir consommé des escargots avant qu’on se barre irrité par l’attente imposée.


La Flemme
Photos Will Part en Live!, auteur de l’article…
