Ah ouais trop bon revoilà Villa Fantôme, avec une Seconde Zone où il fera bon…zoner intempestivement, poussant le volume d’une écoute bienheureuse. On n’ira pas ergoter, le ska sautillant de Dance Hall Prayer ravit et comme à l’habitude, les textes parlent. Et bien. Giclée de cuivres, guitares qui donnent. La recette est intacte. French Boy, rapide, rocke comme j’aime. Quant à l’anglais, il passe crème (notez l’humour). Je danse at (h)ome (décidément…), conquis par le début d’album. Origine, légèrement cold, post-punk mais façon Villa Fantôme donc nullement copié, raye le disque et ravive ma nostalgie tout en me maintenant dans l’actualité. Il y a là, aussi, une finesse poppy qui ne fait que parachever l’effort. Villa fantôme, comme un hymne, s’étire sur des cuivres chauds, racés. Seconde Zone au premier rang trônera, l’orgue en l’occurrence en accroit la musicalité. Les Paul, rock funkisant, flirte avec le statut de standard. A cinq plages seulement, la danse est d’ores et déjà endiablée. Imprudence, vrombissant, aux chœurs bienvenus, l’enfièvre. Il groove, sa basse-batterie se reptile.
De ce disque on n’omettra rien, et surtout pas Longue Histoire qui plus délié, poste un reggae/dub enfumé. Et joliment joué, c’est une constante chez ces gaillards-là. Billy Ricker, lui, d’abord tranquille, s’emballe assez vite. Seconde Zone se gave de réussites, ici ses grattes surfent brièvement et la fin du titre percute. On enchaine avec la vivacité de Saisons grises, coloré, d’un allant irrésistible. Rajoutez dans le panier les histoires de vie de Villa Fantôme, savoureuses, et le marché sera fructueux. Jean Gabin sur une planche de surf, rétro ben oui qui en doutait?, développe un beau jeu. Il a de la gueule, un peu comme l’intéressé au ciné mais Villa Fantôme, lui, n’en fait pas (je parle du ciné, pour ceux qui -me- suivent). Il est vrai et fiable. Le sieur Jean aussi, me direz-vous. Bref, Labyrinthe sans nous perdre propose un canevas maison. Ses gimmicks le portent. Adelaïde vient alors, énergie en sus, exécuter une fin digne, de qualité imbattable à l’instar, somme toute, de cette nouvelle fournée en tous points concluante.

©Titouan Bouiller
