This Will Destroy Your Ears est Landais, très Anglais aussi. Rock, dark, de ferveur pop magistrale. Produit et mixé par Ben Hampson (DITZ, Lambrini Girls), masterisé par Katie Tavini (Bloc Party, Los Bitchos), son troisième album a pour nom Funland. Il a été enregistré dans le studio du groupe, Recording United, niché au cœur du tiers-lieu Kontainer, dans les Landes tiens donc. Dès lors, nul étonnement à ce qu’il sonne si vrai, débutant en fanfare au son d’un Gorgeous eve holds a banger Hammer urgent et rentre-dedans. Alors que Losing my rag, tout aussi alerte, détenteur d’un break bien amené qui par ailleurs borde le morceau, perce tout autant. Puis Stop that wacky show, merveille pop-rock juteuse et tubesque, s’adjoint à ce joyeux tableau british en grisaille des ruelles, couleur et talent. No more letters, jolie missive mélancolique, ornée avec adresse, se montre à son tour accompli, fuzz et en crue.
L’écoute rend parfaitement bien, elle se jalonne de The way it goes dont la finesse lo-fi amène un plus. C’est l’accalmie idéale, elle précède je le pressens une nouvelle giclée de marque. Pill pop night m’avalise, parpaing rock/noise leste et ramassé. Il gronde, sans défaut aucun. S’ensuit This is why, riffs aiguisés et rythme bien lancé. This is why je poursuis mon exploration, gagné par la qualité de l’ensemble. Les guitares bavardent, tranchantes. Le refrain s’implante, on n’y pourra rien. Hurray, pop venteuse, sème ses ruades et place ses envolées. Perfect. Son terme bruisse, et c’est tant mieux. Lui succède Orange Clown, mordant, fervent, rauque’n’roll. Je pense parfois à bien des noms, de renom et de valeur, pour la teneur de l’opus mais This Will Destroy Your Ears se dispense de sources par trop décelables. Quand Lost our track borde l’album, élagué mais d’arrière-plan sombre flirtant avec l’indus, accélérant en sa bruitiste fin, la qualificatif qui le premier, me vient à l’esprit est celui d’incontournable.

©Craig Szlatoszlavek
