Once I Died unit Gianluca Rimei, musicien et producteur italien ayant tâté de la techno-indus avec le duo Calle Quevedo, et le vocaliste Valerio Pascucci. Ce Will I Die? No est le second album, le premier sous formule paire, du projet. La palette est obscure, le trip-hop enfumé et fantomatique de Karma Failure l’ouvre sur tapis de motifs obsédants et rythmes hypnotiques. L’auditeur est happé, des voix chloroformées l’attrapent. Digital Scar, doomgaze mais j’en suis pas sûr, se hagarde et déploie lui aussi des plans flous, brouillardeux, salis et d’atmosphères non figées. Il est aisé, à l’écoute, de s’en draper. Ruido Negro en apporte la preuve, indus, trituré, de ses secousses génialement malaisantes. Once I Died déstabilise, expérimente et croise allègrement les castes. Le morceau vire à l’asséné, avec force sons déviants et vocaux cinglés.
Singulier, Will I Die ? No promet aussi sur son second volet. Les loopings de Defcon 0, sa techno psychotrope et, encore, ses chants sans norme percuteront nos sens. La cadence s’emballe, accompagnée par des sonorités quasiment orientalisantes. La psyché est malmenée, mais un profit maximal résulte de l’audition. Selva, au ralenti, pesant, trippant, jette du sable aux yeux. Enfin Ancestors, le plus long format de la série de six, jazze son trip-hop, l’emmène loin et marche sur la lune, agrémenté de sphères nébuleuses. Voilà face à nous, assurément, de quoi s’élever pour au final rester perché, comme suspendu, aux créations personnelles de l’alliance de la Grande Botte.