L’ethio-crunch d’ Ukandanz revient avec les six plages marquantes d’ EVIL PLAN የክፋት እቅድ, abouties à plus d’un titre. Jazz et rock s’entrechoquent, noise guette pour surgir et Yene Felagote የኔ ፍላጎቴ, première des livraisons ici léguées, serpente dans le feutrine que la voix d’ Asnake Gebreyes type, bien entendu. War Pigs, de qui vous savez, prend ensuite la main en couinant sous le joug du ténor sax de Lionel Martin, magistral. Reprise bluffante, personnelle, passée au filtre UKANDANZ. Liwsedsh Andken ልውሰድሽ አንድ ቀን se profile alors, en ruades maison de velours remuant. Le quintette est dans sa forme optimale, créant des pistes immédiatement irrésistibles. Impact et reluisance s’encanaillent, alliés. Sur scène, aussi, la mixture vaut le détour.
Sur le second volet Against The Odds, fuzz, racé, gronde et ondule avec brio. Le bouillon UKANDANZ est chaud, savoureux, audacieux, épicé. Le fumet d’un Hedech Alu ሄደች አሉ enivre, de sa fine complainte retenue. Song For Francis borde à ce moment le tout, Fred Escoffier y trame ses keyboards étoilés. Superbe. Autour Thomas Pierre (Drums) et Damien Cluzel (Bass, Guitar & Arrangement) font chalouper le tout, alors que l’instrument soufflé y va de sa lézarde free. UKANDANZ, singulier, nous refilant là une galette intégralement réussie, à la hauteur d’un rang qu’il serait malvenu de lui contester.