Avec Spelterini, composé de Pierre-Antoine Parois, Arthur de La Grandière (membres de Papier Tigre et La Colonie de Vacances), Meriadeg Orgebin et Nicolas Joubaud (deux ex-Chausse Trappe), la direction n’est jamais à l’avance connue. Chercher es ambiances, le projet nous revient avec ce disque sur lequel deux pièces longues errent agitément, imbriquant des éléments qu’on aurait pu croire inconciliables. Hyomon-Dako, premier des deux titres livrés, s’étire sur vingt minutes et vous l’imaginez bien, la rupture s’y fait place au même titre que la réitération. La seconde option initie le morceau, kraut, aérien, dont la tension grimpe sans se hâter. La fissure arrive, sonique, pour parfaire une amorce d’ores et déjà concluante. Spelterini se démarque, planqué dans les recoins de ses fructueuses divagations. Et l’auditeur, saisi, n’en est pas à ses derniers émois puisqu’un terme castagneur vient lui rabattre les oreilles.
Lancé dignement, l’ouvrage se poursuit en grésillant, le drone initial de Magnésie précédant une hausse de rythme post-punk émaillée de stridences maison. Une fois de plus, l’incartade prend place et fait le sel d’un album qu’on aura bien du mal à fuir. La section basse-batterie pulse, enrobée par du motorik aux sons insubordonnés qui débouchent sur un descente finale bien amenée. Spelterini, à l’écart des chapelles, prône sa propre (in)discipline, plurielle, pensée et instinctive à la fois, que Hyomon-Dako / Magnésie décline sans qu’il soit concevable de se faire la malle tant ses textures opèrent.