Du UK bien campé, du local en devenir à suivre de près. Voilà ce qu’abritait la Péniche Célestine, ce samedi soir, avec Black Doldrums et pour ouvrir les festivités, nos Fugue favoris. Le goth était de sortie, le vétéran aussi. T-shirts Joy Division, moi c’était Sloy avec jogging gris molletonné et veste Lotto déliée, confort total couz! Fin prêt j’attends le départ, présentement je n’absorbe rien et j’en suis fier, mon élixir sera sonore ou ne sera pas. En ce sens Fugue, sans se carapater, sert un set de marque, d’abord mitigeant, ensuite largement bonnard. Dégagé de tout arrangement complaisant, au gré d’un son à l’os, la quatuor picard parvient à s’imposer. Si les influences perdurent, reconnaissons-lui une adresse perceptible dans le jeu et dans le contenu. Shoegaze, noise, post-punk et habité, à fleur d’émotion, les jeunes affichent des promesses qu’on ne pourra pas nier. Mention à eux, dans l’attente d’une confirmation dont je ne doute que modérément.
Fugue
L’orage s’annonce, normal demain c’est lundi, à ma fenêtre j’entends le vent frémir. Black Doldrums lui, opte pour une vague cold puissante, en trio uni et sans trop de lumière, si ce n’est rouge fixe. Je trouve les British immuables, il n’empêche qu’à l’instar d’un Soft Moon dont Jérôme « vidéo » porte en l’occurrence le t-shirt, ils assènent une bourrasque salutaire. La batteuse a du chien, elle m’évoque celle de Zookraught. Ici le son de marge est roi, la tête d’affiche nous en dégèle une dose de derrière les fagots. On y assiste médusés, figés ou presque tout comme eux qui affairés à ferrailler, s’y adonnent consciencieusement. L’envoutement est noir, appuyé, en d’autres endroits il se fait plus nacré. On n’ira pas ergoter, l’Anglais arrache tout en faisant preuve de prestance. La foule sème une douce houle, en son mitan grande gamelle dansote comme en HP. J’ai ma dose de grisaille, se profile néanmoins un sentiment de linéarité. La vigueur du genre concerné atténue l’impression, faisant pencher la balance du bon côté.
Black Doldrums
Le cold anyway j’affectionne, mon côté obscur a pour le coup matière. C’est ptêt’ pas les Bains Douches d’un Joy Div’ mais Black Doldrums fait son effet, au point d’avoir convaincu le plus que louable Fuzz Club Records. Sans résistance on se laisse remuer, j’attends toujours mon t-shirt Fugue mais j’irai pas chialer, comme à l’habitude Célestine abrite les best et l’essentiel est assuré, réverbéré à souhait. Chez l’esquif il fait bon errer, la veille c’était 1001 Bières avec Godsleep et le breuvage scénique ne fut pas moins goûteux. Ca joue ramassé, rares sont les fantaisies et ça me sied. Je repars du bastringue nanti d’une énième sauterie à entériner tout en soulignant, remarquable, la fréquence des événements tenus dans l’embarcation.
Black Doldrums
Photos Will Part en Live!, auteur de l’article…