Aquabike dans le rétro, dwich’ avalé dans la charrette, Nivéa sur la trogne je chemine vers 1001 Bières, pressé de renouer. Jogging gris et marcel Kappa, veste de survêt’ Lotto chopée à Noz. J’ai l’allure. Casquette Helluvah, histoire de faire indé. Je gare le cheval (de fer), à l’ancien Quick les malbouffeurs officient. Je pénètre dans l’antre à Juju, d’une ambrée d’emblée je suis gratifié. Il sait recevoir. Seb d’Anti Noise League me claque la bise, au bout de la terrasse j’ai repéré les Hellènes de Godsleep. Ca promet grave tout ça, pour l’heure le quatuor de par chez nous arrose un post-rock tenté de bourrades noise qui sans trop attendre fait jaser de joie. Leurs projections j’y entrave rien, trop flemmard pour y réfléchir mais quelques thèmes retiennent mon esprit. Le set lui arrache, puissant, climatique, entrecoupé de voix cinématographiques. Singulier, le groupe dégaine comme à la Lune des Pirates, quelques mois avant, un gig de haut vol (planant parfois), d’une force et d’une portée qu’il s’agira de ne pas négliger. Persuasif.
The Anti Noise League
Godsleep de son côté prend son temps, ça tend à m’irriter. L’attente, en live, ne me convient guère. En même temps le merch tourne, la dame à la chapka façon Ian Astbury et ses acolytes d’Athènes foulent enfin les planches. Deuxième ambrée, I’m ready et il me tarde de tirer profit des festivités. Je ne serai pas déçu, loin s’en faut. C’est une guérilla rock’ n’roll teintée de heavy et de fougue féminine toute en beauté et sauvagerie qui devant nos yeux se déroule, enracinée par une clique de quatre qui aime à en découdre. L’énergie est débridée, tout ce petit monde s’arc-boute sur ses instruments et la conviction se perçoit. Une louchée de touches électro se glisse dans le registre, stoner et psyché n’ont aucune peine à œuvrer de pair. Fichtre, what a gig! J’en rate pas une miette, la dynamique est incoercible. Entre Donita Sparks et Joan Jett en passant par Iggy la frontwoman arrache tout, aidée en cela par des compagnons fiables. Elle screame, en tigresse tantôt adoucie. Les titres forts s’amoncellent, un délicieux chaos en ressort. Les vocaux grondent et frondent, l’instrumentation sans se figer marie les tendances. Le régal.
Godsleep
Everybody’s dancing ou presque, il va sans dire que ce type de prestation ne se vit pas dans l’immobilité. Celle-là porte, percute, incite à l’excitation. Godsleep crache un rock orageux, impétueux, de première main et sans un pain. Intense, il Athénise un 1001 Bières en proie à sa prestation. De coin en recoin je navigue, quand le set dégomme je ne peux m’empêcher de le figer comme un déraisonné. Pour sa deuxième venue Godsleep se hisse au fait de la hiérarchie rock, fort d’une bourrasque purgatrice. J’en tire de larges bouffées, à ma gauche immédiate trois demoiselles se déhanchent en formant une chorégraphie imprévue. Les cris s’élancent, ponctuant les beuglements wild de cette chanteuse décidément en vue. La Grèce j’ai toujours aimé, j’y suis jamais allé mais ce soir j’y voyage par le biais d’un concert non seulement varié mais aussi uni, cohérent et en torrent(s). J’en escomptais beaucoup, j’en ai plus que pour mon compte et peux me tailler de là conquis, le globe retourné, dans un vrac bienfaisant provoqué par le mémorable séisme Godsleep.
Godsleep
Photos Will Part en Live!, auteur de l’article…