A l’ASCA de Beauvais, en 2021, ils excellèrent déjà. Ce mardi soir et seuls à l’affiche ils nous ont refait le coup, celui du clan qui patine sa pop et l’affuble de chemins de traverse. Paradoxant donc, dans la foulée d’un nouvel opus qui lui aussi « aura mes mots », a conquis la Péniche. Célestine, vous l’aurez pressenti, après que j’aie eu le vif plaisir de tailler le bout de gras avec Romain Bénard (Ropoporose, Milk TV, Namdose) qui tient les futs de la formation belge. Bref ni une ni Deux le quatuor investit la scène, après que quelques curieux que l’on remerciera aient fait l’acquisition d’un ticket d’entrée. Elégant mais aussi piquant, Paradoxant, soit le projet solo d’ Antoine Meersseman (bassiste de BRNS), épaulé ici par l’expressive Lou Wery et un autre acolyte qui lui non plus ne flanche pas, fait forte impression. Je parle de pop mais le terme est réducteur tant ces quatre-là, ajustés, synthétiques comme électriques, indé, aux recoins noirs occasionnels, déploient leur éventail. Des cris s’y placent (Jamais sans personne, jubilatoire, excellentissime).
Paradoxant
Nous aussi on crie, dans la même langue que celle dont usent les Bruxellois(e)s. Pincée d’EBM, jungle du plat pays, sérénade poppy osée, Calypso lascif de marque totale. Les abîmes, où l’on plonge tête la première. Drum’nbass étoilée, de toute manière Paradoxant m’a bien l’air de tout savoir faire. Sans s’y fourvoyer il expérimente, damned je me suis commandé les t-shirts de Sloy et des Thugs! J’les mettrai, à la péniche mais pas seulement, à la friche pour faire mes tofs de narcissique avide de lui-même ça sera le même topo! Dans cette perspective L’eau qui dort, électro-pop céleste et vrillée, me berce avec vie. Je parle du live, je parle de l’opus en même temps, Paradoxant me fait chavirer. Des vignettes sonores, paysages salvateurs, se tracent au gré de l’instrumentation. Les chants se rejoignent, se différencient, apportant un surplus d’attraction. Bordel, faut aussi que je chronique Zëro! Je lui ferai un Aubade, telle celle que nous lègue Paradoxant. Son angélisme bancal, ses sentiers biscornus nous sauvent le cœur, assurant un mardi de félicité. C’est court et d’autant mieux, Romain avait raison j’étais bien à l’ASCA et j’avais déjà écrit pour l’occasion. Avec Paradoxant deux fois valent mieux qu’une, ses sets enchantent et c’est sans nous faire prier que nous y restons suspendus, à la merci d’une prestation une nouvelle fois flamboyante.
Paradoxant
Photos Will Part en Live!, auteur de l’article….