Pour les fans de jazz-fusion, Frank Zappa, Tony Williams, Group87, Steps Ahead, Weather Report, Lenny White ou encore Mr Bungle. Bon, pas mal! Le gaillard de Montréal a de quoi ratisser, dirait-on. Il convoque ici, pour parfaire son large champ, le bassiste Logan Kane, la saxophoniste Nicole McCabe – qui forment le duo de L.A Dolphin Hyperspace -, les guitaristes Adam Ratner (Genevieve Artadi) et Brad Barr (Barr Brothers), ainsi que l’artiste récompensé d’un Grammy Award Housefly (mais ce type de titre ne me parle que fort peu…) et réputé accordéoniste Anatole Muster. La troupe ainsi rassemblée concocte un It’s How You Say It qui louvoie, groovant souvent, aux couleurs multiples, signé Karneef. C’est Cyber Criminal ft. Housefly qui le premier, différencie ce dernier. Jazz et « fonk », d’une voix fluette, il ondule et se cuivre avec pas mal de style. La basse le fait tanguer, sa musicalité animée le met en exergue. Insides Match The Outside ft. Adam Ratner, syncopé, alerte aussi, rafle également la mise. Karneef tisse, indéfinissable, des trames hybrides dont on fall in love à l’immédiat. Nombre de guests l’épaulent, sans flancher. Des envolées folles ponctuent son disque, de niche.
Avec Do You Know A Man ft. Teddy Kadonoff, d’abord presque dub, d’autres terrains sont investis. Encore, et avec bonheur. Psyché, aérien, le titre hypnotise. Il dévie soudain, très free, et vire plus brut sans perdre de sa feutrine. Parfait. Strange Account ft. Anatole Muster and Logan Kane suit en rappant, sur des soubresauts funk de qualité optimale. Versatile mais bien tenu, l’opus se passe de limites. If Only You Could See Your Face Right Now ft. Nicole McCabe fait des loopings, serpente superbement. L’ouvrage sans discontinuer imprime son cachet, ses ornements déments.
©Evan Shay
Back To Block ft. Brad Barr, à la cadence hip-hop lente, jazze avec volupté. Une fois de plus, changements de tons et parfaite alchimie président. Les sonorités gratifient l’auditeur, qui en ce disque tient une foutue découverte. Précieuse, elle se partage aux initiés. Its How You Say It ft. Evan Shay la borde sur des phases sautillantes, spatiales comme physiques, au mitan de moults mouvances. Le tout est alors joué, la partie gagnée. On se rejoue sans hésiter, séduit, l’entièreté de ce It’s How You Say It bluffant d’inspiration.