Projet unissant le frontman des OSEES, John Dwyer, et le batteur orignal d’ Adam & The Ants / Bow Wow Wow, David Barbarossa, CHIME OBLIVION convoque aussi des membres de Flying Luttenbachers, Fine Young Cannibals et Damaged Bug. Voilà pour le cadre, on se doute donc qu’en termes de contenu cette galette éponyme ne fera pas cui-cui. INCIDENTAL SYNTH 5 sur douze secondes intrigue puis NEIGHBORHOOD DOG, post-punk nerveux, riffant sec, dégage une énergie hirsute. Il se cuivre, dépayse, puis KISS HER OR BE HER débite ses ruades aussi groovy que « de dame », crissant joliment avec, coutumières, ces tendances « free-cuivres » qui nappent le disque. THE FIEND, plutôt bref, sème un rock déraisonnable, destructuré aussi. Des élans quasiment tribaux arrivent, on a là une galette relevée à se mettre dans les esgourdes. HEATED HORSES, dub et autres, m’évoque PIL. Le tracé est hybride, insoumis. THE UNIVITED GUEST impose saccades vives et vocaux dotés de chœurs, là encore ça fonctionne. A la hauteur de ses géniteurs, CHIME OBLIVION opère en lisière et fait dévier le post-punk. AND AGAIN se mutine lui aussi, des sons « du Brésil » ou africanisants s’y font je crois entendre.
La mixture est chaude, à la croisée des genres et des ères. Avec THE MYTHOMANIAC, zébré, on continue dans le son de niche. La clique le maitrise, sans trop le tenir en laisse. SMOKE RING tape un fracas suivi d’une hausse rythmique percutante. Il se danse, vif et emballant. Après INCIDENTAL SYNTH 7, aussi loufoque que le track d’ouverture, I’M NOT A MIRROR instaure sa folie. GRASS dérape, en syncopes délirantes. Sons tarés et voix cinglée, féminine et insoumise bien que tantôt douce, s’acoquinent. L’opus s’envoie sans temps morts, COLD PULSE lui file un jazz de malade musical. Quand le galop haché de THE CATALOGUE termine le taf, dans une veine similaire et par conséquent « expé », sans rapport avec les schémas rangés, on adopte de suite cette généreuse livraison, addictive, à aller checker live dès lors que l’occasion se présentera.