DRUUGG est Belge, il déboite et dépote. Lost est son premier album, il aligne un rock sous haute tension que Mélopée, en fracas saccadé, instigue dans le nerf. La voix éructe, le rythme est élevé. Ca défrise, le bruit est roi. Je Croyais Pouvoir T’oublier, dans la langue de Molière, vrille soniquement. Ca lui va comme un gant, on s’entiche déjà du déboulonnage mis en place. Lost, péonyme, se place entre finesse survoltée et coups de sang bien rougeoyants. Feel It, plus mesuré sans pour autant se ranger, loin s’en faut, obsède de par ses notes. DRUUGG a tout pour plaire, la voix ici se mélancolise. Un break survient, puis le track part derechef en saucisse. Impec. Through The Waves poste, après ça, sa subtilité enlevée. La mélodie est de mise, à l’envi le muscle rock impétueux la percute. Je pressens, sûr de mon ressenti, le sans-fautes.
Danser Contre Ton Corps, où le céfran revient, hésite puis file bon train. Rock, post-punk, The Horrors de par ses vagues, il couple texte, sentiment et allant avec maestria. Light Is Gone, au taquet, prend la suite mais pas la fuite. Il entête, lui aussi, et griffe avec un panache récurrent. Il y a du Pixies là-dedans, version hallucinée. On aime, plus que de raison. Stay Away pète lui aussi le style, poppy, alerte, offensif. De ce Lost on gardera tout, dérapages et allégorie inclus. Rise, au gré de 10 minutes « et des » extrêmement prenantes, psyché/souillées, a de plus la bonne idée de le terminer sur une (très) bonne note, parachevant un ensemble à l’aplomb bluffant.
©Corentin Lambert