Après Sun Racket, plus que bon, les Throwing Muses de Kristin Hersh récidivent. Leur « méfait » répond au nom de Moonlight Concessions, il regroupe neuf titres et bien que court, mérite amplement le détour. Summer Of Love l’ouvre de son urgence folk-rock bridée, racée comme personne. De suite, l’ampleur musicale reluit. Les guitares acidulent l’effort. South Coast, dans cette même veine sans trop de cadence mais avec de la densité, et de la qualité, trace lui aussi de beaux traits. Sali, élégant dans le même temps, il se fait valoir. La dame emphase son chant, de marque mais ça on le savait. Theremini le dit aussi, il existe dans ce disque une retenue qui ne le rend que meilleur encore.
Ainsi Libretto, offrande folk du plus bel habit, animée, va t-il en ce sens. Albatross dans la foulée prend son envol, grondant, entre impact et retombée. Ca lui va comme un gant. Sally’s Beauty quand vient son tour, fait entendre ses cordes. Obscur, de chambre et songeur, il attire à l’instar du reste. Psyché, il hypnotise. Drugstore Drastic n’en fait pas moins, avec ses petits motifs séduisants. Throwing Muses à l’épreuve du temps résiste, sa longévité en fait une référence incontestable. You’re Clouds lui donne de l’éclat en plus, au moment d’en finir l’éponyme Moonlight Concessions traine sa prestance et assied l’étendue de ce Moonlight Concessions uni, cohérent, à l’aube d’une tournée qui s’annonce réjouissante.
©Steve Gullick