Rouperou après un premier EP nous sort son album, oscillant. Quelque part entre Beak>, des tracés mélodiques espiègles et des écarts dub prenables, il parvient à plaire. Et plus que ça. Dreamland, bien nommé mais plus remuant qu’un rêve, n’offre pas de trêve. The Ballet le fait léger, jazzy, déjà racé. Depuis Caen le voyage s’amorce, en l’occurrence céleste comme dérangé. Dark Silk Road, de douceur en sulfure, plane avec prestance. Il breake, dubbe paresseusement. Et ça fonctionne, d’autant plus que le chant lui aussi attrape. Cocktails and Dogs, spatial-dub, réitère l’attraction. On ne peut, ce Dreamland, censément lui résister. Superstar, alerte, fait feu de tout son et Beak> son monde. Foultitude de sonorités se mettent en évidence, imaginatives.
Bien ficelé mais sans chaines, Dreamland largue un titre éponyme au ralenti, hypnotique. On en redescend à peine que Rundown, « cold-dub », impose ses propres traits. Il m’arrive également, à l’écoute, de penser à Suuns. Mais Rouperou, doué, ne doit rien à personne. Les volutes de Rundown envoûtent, rien à y faire. Molly assure la suite avec la même tenue, tel un Radiohead s’extirpant péniblement de sa torpeur. L’opus excelle; quand Pattern Vote en referme la trappe au mitan des mouvances, brumeux comme appuyé, dub encore, psyché par morceaux, psychotrope, le quatuor du Calvados porte sa couronne de révélation hexagonale, justement décernée par la totalité de ceux qui chanceux, auront tiré profit de sa fertilité.
©Grégory Forestier