Pothamus est belge, il impose sa pratique. Atypique mais typé, il marie sludge, doom et post, trouées tribales et intensité possédée. Abur, nouvel effort aux six morceaux qui emmènent loin, enclume son monde dès l’inaugural Zhikarta. Massif et pénétrant, chanté aériennement, il largue un psychédélisme sonique et céleste. Ravus, hurlé autant qu’incanté, offre lui aussi ce couplage entre le spatial et l’impactant, puissant, novateur. Pothamus, on l’entend, visite d’autres terrains. De-varium, haut perché, se dispense de toute violence. Mattias M. Van Hulle (batterie/chant), Michael Lombarts (basse) et Sam Coussens (guitare/chant), réunis depuis 2013, n’ont pas perdu leur temps. A leur affaire, ils se différencient. Leur disque passionne, déstabilise. On ne peut s’en passer.
Svartuum Avur, d’un son tribal aux phases grisantes, pose un déluge qui sur son second volet se déploie en coups de bélier martelés. Les vocaux vocifèrent, de ce côté aussi l’effet est conséquent. Pothamus est sans égal, c’est peut-être bien pour ça que son Abur sort chez PELAGIC. Il y tient son rang, Ykavus de sa rêverie psyché hypnotise sans réémission. Difficile à décrire, la galette demande avant révélation des écoutes attentives. Ses atmosphères enserrent. Quand l’éponyme Abur décolle et s’élève, soubresaute et sur plus de quinze minutes, donne l’assaut aux airs de parpaing sonore incoercible, il y a un bon moment que déjà, la magie Pothamus s’est attiré les faveurs de celui qui osant et on l’en félicite, s’est livré à son entière exploration.
©Céline Gladiné