Le guitariste « expé » Jean-François Pauvros s’associe ici à Mont Analogue, duo électronique sans trop de limites, pour un album commun. Higher Ailleurs, soit huit titres de recherches sonores, sur les textures, sacrément intéressante. C’est où là-bas?, qui ouvre, développe une brève lancinance. On entend, déjà, la propension du trio à « flotter », à se laisser porter. Ailleurs, à l’électro spatiale et bluesy, captive plus encore. La guitare ondule, s’assombrit. Les nappes de la paire font leur effet, s’y greffant parfaitement. Il n’est pas rare, sur ce disque, que les climats muent. Epistola, aux mots épars, soufflés, verse dans le psyché doucereux. Jusqu’au Bout, free, fissure l’azur au gré d’une brèche presque drone, cuivrée. Le rendu est exigeant, mais il mérite moults écoutes. La fin du morceau, telle une averse, s’abat sur l’auditeur.
©Laurent Sala
Sur la deuxième face Aspiralé.e, dont les loopings opèrent, pousse l’expérience. Il vire au dark, plus vertigineux encore, d’un orchestral déjanté. Pourquoi, à peine au dessus de la minute, entrechoque ses sons. Joli vacarme, suivi d’un Les Grandes Fétiches à l’errance vaporeuse que l’électro vient animer. Passionnant, Higher Ailleurs obligera à l’immersion, sans conditions. De partout fusent des sonorités, inédites, des ambiances prenantes qui en font le sel. Il hypnotise. Première Valse se charge de le clore, entre bribes de voix chloroformées et canevas psyché entièrement psychotrope. L’impact est certain, de mon côté je n’ai de cesse d’investir ce Higher Ailleurs sans trait commun avec toute forme de norme.