Ah ouais trop bon, dirait le gars là-bas! Le Boucan de Brunoï Zarn (Guitare bidon/Banjo/Voix) et Mathias Imbert (Contrebasse/Batterie/Voix) revient, aidé par John Parish, tout de même et ça se prend vous le savez bien. GW SOK & LIOR SHOOV apparaissent, la déviance créatrice s’impose et pif-paf-pouf/bim-bam-boum, Bla Bla et ses airs folk destroy aux airs de « ferme ta bouche » dans le refrain font mouche mais alors DIRECT! Vocaux fous, complémentaires. Banjo racé, boursouflures rock bariolé bienvenues. Bastien Pelenc (Violon/Claviers/Voix) prend part au bazar, en accroissant le hors-champ. Kissos Milaou, country-blues barré, entre Tom Waits et Primus pour le chant, plaira tout autant. Connaissant les bonshommes, je pressens le sans faute. Des chœurs se lacent, jolis. Boucan a de la gouache, de la gouaille, mais aussi du chien. Lola des Villes (feat. Lior Shoov), que l’invitée fait reluire, fanfare une nouvelle pièce enivrante, un tantinet balkanisée. Superbe. Imparable. Et que dire de ce Hannah 89, rock sans bornes, chanté rauquement, joué avec panache et maestria. Gedoe Met Geluid (feat. G.W. Sok), dans la foulée, lâchant lui une atmosphère narrative finaude. Il va sans dire que le guest, là encore, renforce le rendu que de légères vagues orchestrales « bousculent », si je puis dire.
Enthousiasmé je poursuis le délire, He Ho et ses cordes magiques et mélopées amples fait merveille. Lochten Bow, à l’emphase sans hâte, induit le même ressenti. Il laisse de côté, un peu, la déraison qui pimente l’opus. Bogolo, quand vient son tour, y puise ses splendides écarts. Ses riffs crus et ressacs cordés incoercibles na ratent pas la cible. Voilà un grand cru, à boire à plein tonneau et à s’en pourlécher, paraphé Boucan. On ne s’en privera pas, sur le dit morceau des phases tumultueuses percutent la norme. L’accomplissement est audible. Boucan nous comble, il termine là sur un Sinatra 62 que les glissades de cordes ornent. Les chants une dernière fois s’illustrent, mariant leurs timbres. Terminé c’en est fait, Ballad of John Kairos se rangera illico dans le rayon des galettes à s’envoyer dans le cornet toute affaire cessante.
©Ariane Ruebrecht