À TERRE est Basque, il collera aux tiennes. Gascon aussi, mais pas abscon…quoique. Post-métal -par flemmardise je simplifie-, il construit. Et plutôt bien. Son premier LP, EMBRASSER LA NUIT, pose peu de limites. Il innove, défriche; ÂCÂB (je ne suis pas d’accord…) en ouverture se colore psyché, aérien, avant d’éructer sur une trame plombée. Ca screame, ça peut virer sludge, ça saigne à vif et et on trouve même Seb, de Seven Hate, sur Nous Sommes La Nuit. Mazette! Le « punk à roulettes » des 90’s, complètement Budded. Et ouais. Pierre Loustaunau, alias Petit Fantôme, mixe le tout. Et ouais, again. Paris Sous Les Tombes, attaque opaque, trouée par des plans plus clairs et l’idée est bonne, démontre que le groupe dans sa mission de démarcation stylistique touche au but. La fin du morceau est diable, les chants s’y répondent gutturalement. Les guitares vrillent, textuellement l’opus couple les bouts de textes -clin d’œil à Bashung et son acolyte Jean Fauque sur Fantaisie Militaire– et le tourment, la perdition irriguent la plume de Grégoire Caussèque (Chant). Prophétie, développant un lent chaos, céleste et de noirceur à la fois, enclume le style d’ À TERRE.
Presque Morts, spatial, vocifère en fond. Il est court, mais marquant. Suit alors Nous Sommes La Nuit (feat. Seb Seven Hate), à l’électronique perchée, qui alterne les vocaux. Presque du hip-hop, dans la scansion. L’effet est maximal, un break s’impose. Il est dans l’air, d’arrière-plan trouble. Tous Morts, électro/hip-hop -justement- sombre, en vagues -comme- droguées, délivre des sortes de riffs détournés. Bien que bref, il attire et piétine les sens. En Français dans le mot, À TERRE terrasse. L’Appel de la Nuit, saccadé, sur riffs mastoc et succession des climats, d’une écrasante lenteur, ferme la marche. A l’image d’un Fange, d’un Amenra, À TERRE malaxe sa propre pâte, adroitement, plantant là des atmosphères hybrides qui éveillent l’intérêt.