C’est au(x) son(s) de No Flag Sound, frérots du dancefloor, Matteo et Ol massif en l’occurrence, que la soirée s’amorce. De leur mimines émanent, entre autres pépites sans trop de limites, Deep Tan, Yoshi Di Original, Beastie Boys, NTM ou encore O.B.F. Un keutru d’tarba, comme le disait très justement Confucius dans Préceptes de vie, il y a « quelques jours ». Auparavant je me suis entretenu avec Niko, maître du navire, sur l’âpre quotidien d’un établissement, flottant ou non. Nous en conclûmes qu’il existe pire, histoire de ne pas trop ternir le tableau. Alexis Hountondji est du débat, Franco-Béninois ayant œuvré avec moults modestes artistes ayant pour nom BLITZ THE AMBASSADOR, ELOM 20ce, OCEAN WISDOM, ROXXXAN, BIBI TANGA, SIXUN et MELISSA LAVEAUX, que ce soit comme beatmaker, producteur ou musicien. Il lance ensuite KOFI, projet plus strictement personnel, armé d’un passé qui du jazz-rock à l’afrobeat en passant par les cases dub et hip-hop nourrit joliment son carnet de scène. Vincent Tochet l’épaule à la basse, ses lignes font mouche et très vite l’hydre à deux têtes serpente dans un melting-pot musical enivrant. Le stand de merch abrite des merveilles, mes maigres moyens ne me permettent rien mais j’ai le loisir, au moins, de m’offrir du gig. Celui de KOFI est large, sans chaines, serti de chants opposants ou plus recueillis.
KOFI
Ablume, superbe disque, illustre un concert choc. Les sujets traités, loin du teubé, enchevillent le duo. KOFI jazze, rocke ça et là, dub plus loin, rappe dans le lettré encoléré, s’ Afrique mais se fout du fric. Il est uni, ses vocaux caméléonent. Foule de sons addictifs de sa besace surgissent, soufflant un blues du sable qu’on aurait tort de déserter. Nous vivons là notre heure, de bonheur. Notre vendredi de fin d’semaine, d’un salvateur bouillon KOFIesque. L’homme vil en prend pour son grade, jamais en rade KOFI fait valoir sa marque. Son set en fête conjure la défaite, bataille contre l’injuste, fait tomber les masques et dénonce la mascarade. On surkiffe, plus tard à l’épicerie de nuit je croiserai la route de jeunes qui parfois ici déboulent sauf qu’en ce Friday, pour le houblon ils ont opté. A coté d’eux, avec mon Fanta Tropical/Milka au choco blanc, je me sens sobre mais au fond je suis saoulé, au KOFI corsé, livré à une grisante prestation à adjoindre à la liste de notre bellotte Célestine.
KOFI
Photos Will Part en Live, auteur de l’article…