A Poitiers Tituba, trio noise mais pas que, s’illustre en cuisinant une noise, donc, mâtinée de post-hardcore, furieuse mais aussi math, que ce premier EP 5 titres honore. Run, dont le titre sous-entend la tendance, couple dynamique fonceuse, bribes presque émo, éructations noise et vitesse hardcore…enfin post. Ca prend sans avoir à forcer, bondissant tout en étant réfléchi. Final Call, dont les riffs assomment, l’impact dézingue et les vocaux prennent par le colback, imprime une urgence indéfectible. On est, là encore, entre les genres et les attitudes. Enjoy the landscape est certes sauvage, mais il a le grand mérite de s’assagir avec aplomb et (dé)raison. Love and Hate, crié tout en voyant ses guitares se livrer à des volutes finaudes, ensuite plus incandescentes, démontre une belle portée.
Après ce fatras de choix My Lai, noise agile, colérique bien sûr mais d’ingrédients variés, réaffirme l’approche Tituba. L’EP sort chez Araki, où actuellement les disques pullulent. On s’en contente grave, le viril No way home à qui il revient de boucler Enjoy the landscape s’en charge dans une lourde attaque, que des temps de « retombée » allègent et du coup mettent en relief. Terminé, c’est l’heure du ragoût et celui de Tituba nourrira son homme, sans nul doute, jusqu’à satiété tant sur support que dans les salles sombres.