Quintette parisien, Pam Risourié pratique une dream-pop déjà déclinée sur plusieurs EP. Sa nouvelle galette, So Be It, Eternity, en présente cinq versions souvent douces, gentiment « pulsées », auxquelles le groupe apporte un soin tout particulier. Avec Holding You as a New Past, première des chansons présentées, on se laisse prendre au jeu d’un shoegaze amicalement espiègle, dont seule la fin vire réellement noisy. Ca prend bien, le titre éponyme suit en s’en tenant à une flemmarderie dreamy passée à l’éther. En dépit d’une vigueur un peu trop éparse à mon goût, le résultat vire en tête et ce sont ses souillures sans trop d’excès, lo-fi/noisy, qui le valorisent et en troublent la paresseuse sérénité.
Voilà le genre de son qu’on joue en regardant ses pompes, dans les nuages mais de manière persuasive, le regard tourné vers les 90’s sans que ça devienne obsessionnel. Dystopian Eyes, d’un chant grave couplé à des intonations plus pop, hausse le rythme mais demeure pensif. Il est beau, breake, puis reprend sa progression douce-amère jonchée de « débris sonores » délectables. Son terme s’emballe, diantre, ça y est! Pam Risourié fait son effet, insidieusement. L’air, presque, de ne pas y toucher, mais de manière certaine.
These minds, sur six minutes dans le même esprit, réitère une dream-pop que de temps à autres, on aimerait voir « bourrasquer » davantage. L’opposition des chants, magnifique, rattrape ici ce qu’on ne considérera pas même comme une lacune tant l’ep, charmeur et hypnotique, crédite ses créateurs. The cities in my head, entrecoupé de, si je ne m’abuse, pubs et dialogues extérieurs, joue une pop assez vive, bordée de sons trippants. Il est à la fois léger et rythmé, griffu et cotonneux. Dans son dosage, la formation qui vient, également, de sortir un I Only Play For You Once a Year – Live at Trabendo, exécuté en septembre 2020 (le seul du clan en ces temps de pandémie), tient ce qu’elle met en place. Un set dans ses tons, nuageux, intense parfois, en contrastes adroits et dans un sens du climat qui fait mouche, de la mélodie sucrée un tantinet « salopée ».
Joli complètement, donc, logiquement plus « dirty », à ce EP séduisant. Ca nous fait donc au final, chanceux que nous sommes, deux sorties simultanées ou presque, qui dévoilent un Pam Risourié hébergé, par ailleurs, sur des structures de grande qualité (Araki Records, Lofish Records, Hidden Bay Records pour la K7 live). Un projet doué et indé, comme on les aime, digne du standing et de l’irréprochable mentalité des boutiques qui le promeuvent.
Bandcamp Pam Risourié / Bandcamp Araki Records / Bandcamp Lofish Records