En prélude à son désormais connu FAEP’stival, la FAEP organisait ce jeudi le tremplin local destiné à élire l’artiste qui, quinze jours plus tard, aura l’honneur d’ouvrir pour Aaron. Quatre formations étudiantes étaient donc de la partie, autant chargées de se distinguer que de dégager le terrain pour Tambour Battant, vedette de la soirée.
Dans un cirque municipal qui sonnait malheureusement le creux (on se demande, en certaines occasions, ce que fabrique la jeunesse), c’est l’ennui qui allait prévaloir avec le set très, trop « chanson » de Louiz, sympathique certes mais prévisible et issu d’un créneau rabâché jusqu’à générer la lassitude. On y met certes de soi, mais le propos est sans grande singularité, marqué par des influences encore décelables. Ce qui n’empêchera nullement la demoiselle de réjouir son parterre de fans…et de remporter le tremplin. Surprenant, notamment quand on voit les deux combos ouvertement rocks du jour, London Pulses dans un registre pop-rock anglicisant bien troussé, énergique et inspiré, puis Sungate et son carnet de scène 70’s étayable et encore un peu « vert », mais probant, investir les planches avec à propos. Il y a chez ces jeunes gens de la vigueur, de la conviction et un jeu de scène animé, communicatif, solidifié par de bons morceaux. Les London Pulses, qui avaient quelques semaines avant remporté un tremplin CROUS, auraient à mon sens -et ceci n’engage que moi- mérité de rafler celui-ci.
Dans la foulée, Scimia et sa batterie trépidante doublée de boucles electro, formule originale mais un tantinet répétitive, fera danser les quelques spectateurs encore présents tout en assurant le spectacle avec son masque de singe. Puis Tambour Battant, en paire de DJ’s aguerrie des platines, fera de même face à une assistance plus réduite encore, avec son mix entre hip-hop, house, electro et touches rock éparses. Le tout doté de voix et de façon, serait-ce l’habitude naissante que je développe de ces DJ’s parfois roboratifs, concluante.
On déplorera donc la faible fréquentation, car l’événement valait de toute évidence le détour. D’une part pour sa coloration locale et sa diversité musicale et d’autre part pour son prix modique et la beauté du cadre choisi, trop vaste cependant pour un tremplin à ce FAEP’stival à venir que la venue d’Aaron aidera grandement à crédibiliser. L’équipe fournissant pour cela un travail énorme, basé qui plus est sur la scène d’ici et constamment émaillé de « guests » de qualité, nous lui souhaiterons donc un festival probant, à la hauteur de l’affiche proposée, et inviterons la population à s’y rendre séance tenante pour y honorer non pas uniquement la tête d’affiche, mais chacun des trois artistes conviés.